Campagne 2018 du coquelicot blanc

À compter du 21 septembre, et jusqu’au 11 novembre, Jour du Souvenir, portons le coquelicot blanc!

Depuis 2011, le Collectif Échec à la guerre réalise annuellement la campagne du coquelicot blanc, laquelle se déroule généralement entre la Journée internationale de la Paix, le 21 septembre, et le Jour du souvenir, 11 novembre.

Selon les années, la campagne se compose de diverses actions : publication de lettres ouvertes, publication d’une déclaration (elle a été publiée le 3 novembre 2018), événements de presse, organisation d’une vigile, et bien entendu, distribution du coquelicot blanc et promotion du port de ce dernier.

Portons le coquelicot blanc en souvenir de toutes les victimes de la guerre, militaires et civiles, de toutes les personnes tuées, blessées, emprisonnées, déplacées, réfugiées, violées.

Les coquelicots blancs (1,25$ l’unité) sont disponibles dans plusieurs points de dépôt à travers le Québec et peuvent être acheté en ligne sur ce site.

Les actions du Collectif Échec à la guerre vise à donner une plus grande visibilité au courant d’opinion publique qui désapprouve le caractère étroit et militaire des cérémonies officielles et la récupération qui en est faite pour glorifier la guerre et justifier la participation du Canada à de nouvelles  guerres.

Voir les réalisations des campagnes précédentes et suivez la page facebook du Collectif pour les détails.

La campagne du Coquelicot blanc de 2018 s’est terminée le 11 novembre 2018 par une vigile silencieuse à la mémoire de TOUTES les victimes des guerres

Organisée par le Collectif Échec à la guerre, la Vigile a eut lieu à la Place Canada, soit à proximité de la cérémonie officielle de la Légion royale canadienne marquant le jour du Souvenir. Cette action visait à donner une plus grande visibilité au courant d’opinion publique qui désapprouve le caractère étroit et militaire des cérémonies officielles et la récupération qui en est faite pour glorifier la guerre et justifier la participation du Canada à de nouvelles guerres.

Pour voir toutes les actions de la campagne du Coquelicot blanc de 2018, visitez la section de la campagne, ainsi que celle des années précédentes.

Merci à toutes les personnes ayant porté le coquelicot blanc et à toutes celles qui ont participé aux actions de la campagne ou l’on fait connaitre.  Rendez-vous en 2019!

Nouvelles de la campagne de 2018

La politique étrangère du Canada : toujours fondamentalement militariste

Lettre signée par les parrains et marraines de la campagne 2018 du coquelicot blanc, publiée dans le  Devoir du  21 novembre 2018 , le même jour que la publication d’un Cahier spécial Paix. à l’occasion de la Journée internationale de la Paix.

La politique étrangère du Canada : toujours fondamentalement militariste

Près de trois ans après la mise en place du gouvernement libéral de Justin Trudeau, les aspects les plus criants des nombreuses politiques militaristes du gouvernement Harper ont été abandonnés. Mais les éléments fondamentaux de la politique étrangère et de la politique de « défense » du Canada sont demeurés les mêmes.

Des changements mineurs

L’arrivée de 25 000 réfugié.e.s syriens fut sans aucun doute le changement le plus médiatisé, rapidement exécuté par le nouveau gouvernement, alors que l’engagement envers les « missions de paix » de l’ONU a pris près de trois ans à se concrétiser par l’envoi au Mali de 250 militaires canadiens. Le Canada démontre aussi un intérêt renouvelé envers l’ONU, voulant briguer un siège au Conseil de sécurité. Quant à la fin de la participation canadienne aux bombardements en Syrie et en Irak, il faut noter que le Canada y a maintenu ses fonctions de ravitaillement en vol des avions qui bombardent et ses fonctions de renseignement/reconnaissance, qui contribuent à établir les cibles de ces bombardements…

Mêmes politiques sur le fond

Pour l’essentiel, la politique étrangère et la politique de « défense » du Canada sont restées alignées sur celles des États-Unis, qui jouent de plus en plus la carte militaire en réaction à leur perte d’hégémonie dans le monde. Et c’est à travers l’OTAN – véritable bras armé de cette hégémonie – que les États-Unis sermonnent les pays membres sur le niveau de leurs dépenses et de leurs effectifs militaires, leur recommandent les armements à acheter et les entraînements à suivre, et les enrôlent dans les guerres qu’ils mènent, souvent à l’encontre du droit international.

Face à l’intimidation trumpienne lors du dernier sommet de l’OTAN (juillet 2018), le premier ministre a affiché une résistance de façade, affirmant que le Canada ne doublerait pas son budget militaire. Mais la nouvelle politique de « défense » du Canada (juin 2017) avait déjà annoncé une augmentation de 70 % de ce budget en dix ans. Obtempérant de fait aux remontrances étasuniennes, le Canada a alors annoncé le prolongement pour quatre ans et le renforcement (de 455 à 540 soldats) de sa mission en Lettonie ainsi que l’envoi de 250 militaires à Bagdad et ses environs pour une nouvelle mission d’entraînement de l’armée irakienne.

Notons que ces « missions » s’inscrivent dans le prolongement des guerres de tutelle menées en Irak et en Libye et dans l’affrontement entre les États-Unis et la Russie concernant l’Ukraine. Cet alignement des politiques canadiennes sur celles des États-Unis l’amène ainsi à être intransigeant face à la Russie, au Venezuela, à la Corée du Nord et à l’Iran, mais beaucoup moins critique envers Israël, plusieurs régimes répressifs d’Amérique du Sud ou l’Arabie saoudite, pour ne prendre que quelques exemples.

Le cas scandaleux de l’Arabie saoudite

Le gouvernement libéral a récemment posé en défenseur indéfectible des droits de la personne suite à deux tweets au langage peu diplomatique demandant la libération « immédiate » de quelques prisonniers d’opinion en Arabie saoudite. Mais il avait totalement ignoré le terrible dossier des violations des droits par ce pays en émettant des permis d’exportation dans le cadre de la vente record (15 milliards de dollars) de 928 véhicules de combat blindés, alors que des véhicules semblables sont notamment utilisés dans la répression interne des populations ou dans la guerre atroce que mène l’Arabie saoudite au Yémen. Selon l’ONU, en plus de 10 000 morts, cette guerre a entraîné « la pire crise humanitaire au monde causée par l’homme » : 8,4 millions de personnes en insécurité alimentaire; près de 400 000 enfants de moins de 5 ans atteints de malnutrition aiguë; près de deux millions de personnes déplacées à travers le pays; et 1,1 million de cas de choléra recensés depuis avril 2017. Face à cette crise épouvantable, aucune demande immédiate de la part du Canada, aucun branle-bas médiatique en Occident : la monarchie saoudienne est un des plus importants acheteurs d’armements des pays membres de l’OTAN et un allié stratégique de cette alliance.

Pour un changement fondamental

Récemment, la démission d’un Nicolas Hulot confirmait qu’il faut bien plus qu’un changement de gouvernement ou la nomination d’un écologiste au ministère de l’environnement pour réellement mettre en œuvre les changements requis face au réchauffement climatique. Il en va de même en ce qui concerne la paix dans le monde. Il faut bien plus que les prétendues « voies ensoleillées » d’un nouveau gouvernement pour rompre définitivement avec la voie militariste qui, rappelons-le, menace toujours l’humanité d’annihilation nucléaire.

Tant et aussi longtemps que le Canada sera membre de l’OTAN et se pliera aux diktats de l’empire étasunien en matière de politique étrangère et de « défense » sous la menace plus ou moins constante de se faire couper l’accès au marché étasunien, le Canada fera partie du problème et non de la solution aux tensions internationales. Tant et aussi longtemps que nous participerons allègrement au commerce mondial des armes, nous attiserons les conflits plutôt que de les résoudre.

Appel à l’occasion de la Journée internationale de la paix

Pour marquer notre opposition à la voie militariste dans laquelle le Canada s’est depuis trop longtemps enfoncé au sein de l’OTAN et à la remorque des États-Unis, et en solidarité avec toutes les victimes des guerres (civiles autant que militaires), nous avons décidé d’appuyer la 8e campagne annuelle du coquelicot blanc que mènera le Collectif Échec à la guerre cet automne. Nous vous invitons aussi à y participer.

Les parrains et marraines de la campagne 2018 du coquelicot blanc,
François Avard, auteur et scénariste
Ariane Émond, journaliste indépendante, animatrice et auteure
Martin Forgues, ex-militaire, journaliste indépendant et auteur (L’Afghanicide)
Jacques Goldstyn, alias Boris, auteur et illustrateur (notamment, Les Débrouillards)
Geneviève Rochette, comédienne
Christian Vanasse, humoriste

Voir les lettres des campagnes précédentes

Portons le coquelicot blanc à la mémoire de TOUTES les victimes des guerres et pour exiger que les guerres cessent!

Porter le coquelicot blanc est un geste simple que nous posons dans le but de commémorer l’ensemble des victimes de la guerre et d’inscrire cette commémoration dans notre volonté d’en finir avec la guerre et avec ses faux prétextes.
Nos objectifs ne sont pas :
  • d’antagoniser les vétérans, les familles de militaires et autres proches qui commémorent la perte d’êtres chers;
  • ni d’opposer le port du coquelicot blanc à celui du coquelicot rouge;
mais bien :
  • d’exercer notre devoir de mémoire envers toutes les victimes de la guerre – hommes, femmes et enfants – dont la très grande majorité sont des civils et non des soldats;
  • de nous dissocier de la tendance des pouvoirs politiques qui saisissent l’occasion du “souvenir” pour justifier les guerres et le militarisme croissant.