Armes nucléaires et rôle du Canada

Il y a 75 ans : Hiroshima subit l’horreur d’une bombe atomique

Effets de la bombe atomique sur Hiroshima. Vue depuis le toit de l’hôpital de la Croix rouge vers le nord-ouest. Image du domaine public.

ll y a 75 ans aujourd’hui, le 6 août 1945, la ville d’Hiroshima subissait l’horreur et la terreur d’une bombe atomique. Trois jours plus tard, le 9 août 1945, la ville de Nagasaki subissait le même sort apocalyptique.

Du moment de ces explosions jusqu’à la fin de l’année 1945, le nombre de morts directement causées par ces bombes a été estimé à 140 000 pour Hiroshima et 73 000 pour Nagasaki, ce qui représentait près de 40 % de la population de ces deux villes. Par la suite, au fil des années – et jusqu’à aujourd’hui – des dizaines de milliers d’hibakushas, comme on nomme les survivant.e.s des bombes atomiques au Japon, sont morts de leucémies et de toutes sortes de cancers attribuables aux radiations émises par ces deux bombes.

Les justifications officielles de ces crimes ont été les suivantes : elles auraient raccourci la guerre en forçant la reddition du Japon et causé moins de victimes qu’une invasion du Japon n’en aurait entrainées. Même si elles ont été contredites par nombre d’historiens, de militaires et de documents d’époque, les grands médias occidentaux continuent de faire périodiquement écho à ces “explications” et les populations occidentales continuent d’y adhérer majoritairement, alors qu’il y a tout lieu de penser que ces attaques étaient davantage une terrible démonstration de force face à l’Union soviétique, pour mettre la table de l’après-guerre à l’avantage des États-Unis.

Alors que, même avant le largage des bombes contre Hiroshima et Nagasaki, le danger que représentait leur création et leur éventuelle multiplication était déjà perçu par certains des scientifiques impliqués dans le projet Manhattan et dans certains cercles militaires aux États-Unis, les grandes puissances n’ont rien trouvé de mieux à faire depuis 75 ans que de faire proliférer et de “perfectionner” les armes nucléaires au point de pouvoir réserver à des milliards d’êtres humains le même sort qu’aux habitants d’Hiroshima et de Nagasaki et de menacer la survie même de toute l’humanité. Et même si les arsemaux nucléaires ont été réduits de façon très importante depuis la fin de la guerre froide, ces ultimes éventualités sont non seulement toujours suspendues au dessus de nos têtes mais elles le sont de manière encore plus inquiétante aujourd’hui, selon le Comité de la science et de la sécurité du Bulletin of the Atomic Scientists.

Champignons atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. Image du domaine public.

À l’insu de la majorité de sa population – à l’époque et encore maintenant – le Canada a joué un rôle très important dans le développement secret des premières bombes atomiques, notamment en fournissant l’uranium requis pour celle d’Hiroshima et l’eau lourde pour les réacteurs qui allaient générer le plutonium requis pour celle de Nagasaki. De nos jours, en tant que membre de l’OTAN, une alliance militaire dominée par les États-Unis qui considère les armes nucléaires comme la “garantie suprême” de la sécurité de ses États membres, le Canada joue toujours un rôle néfaste à cet égard. En effet, il a fait partie des 28 pays de l’OTAN (sur 29) qui ont boycotté le processus d’élaboration du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires adopté à l’Assemblée générale de l’ONU, le 7 juillet 2017.

Pour marquer le 75è anniversaire des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, le Collectif Échec à la guerre publiera dans la prochaine période quelques textes d’information importants sur les enjeux historiques et actuels des armes et du désarmement nucléaires. Nous commençons en publiant, en traduction française, le texte “Le Canada doit reconnaître son rôle clé dans le développement de la terrible bombe atomique”, paru le 1er août dans le Globe and Mail  et écrit par Setsuko Thurlow, une canadienne d’origine japonaise qui a survécu au bombardement d’Hiroshima alors qu’elle était âgée de 13 ans.

Le Collectif publiera aussi plus tard cette année un nouveau fascicule sur les armes nucléaires et la menace qu’elles représentent pour la survie de l’humanité.

Solidairement, contre la guerre et le militarisme !