Entrevue RC- 7 novembre 2017 sur le coquelicot blanc

Extrait du site de l’émission Médium large du 7 novembre 2017

http://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/medium-large/segments/panel/45789/coquelicot-blanc-symbole-controverse-forgues-emond

http://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/medium-large/episodes/393715/audio-fil-du-mardi-7-novembre-2017

Un nombre grandissant de personnes le portent à l’approche du jour du Souvenir à la mémoire des victimes civiles des conflits armés, qui représentent 90 % des morts au cours des guerres du 20e siècle. Certains y voient cependant un manque de respect envers les vétérans, à qui le 11 novembre est consacré. L’ancien combattant Martin Forgues et la journaliste Ariane Émond expliquent à Catherine Perrin pourquoi, à leur avis, le port du coquelicot blanc et celui du coquelicot rouge ne sont pas contradictoires.

Ariane Émond souligne que le symbole du coquelicot blanc est apparu vers 1925, en réaction au refus des organisations d’anciens vétérans de prendre des positions plus pacifistes à l’égard des conflits. La première campagne pour inciter à le porter a eu lieu en 1933. Chez nous, le collectif Échec à la guerre, dont Ariane Émond est porte-parole, en est à sa septième campagne pour promouvoir le port du coquelicot blanc.

Une autre couleur pour une nouvelle génération
En tant qu’ancien combattant devenu journaliste, Martin Forgues se voit comme le produit de deux mondes différents et porte par conséquent les deux symboles. « La guerre d’Afghanistan a créé une nouvelle génération de vétérans, des millénariaux pour la plupart, dit-il. Ils ont vécu une guerre complètement différente de celles qu’ont pu vivre les vétérans de la guerre de Corée et de la Deuxième Guerre mondiale. C’est une guerre dont la légitimité [a été remise en question]. » Selon lui, la Légion royale canadienne, qui recueille les fonds provenant de la vente de coquelicots rouges, devrait revoir son message.

Autre regard
« Nous offrons un autre regard sur le jour du Souvenir, affirme Ariane Émond. Il faut qu’on apprenne à se souvenir de toutes les victimes de la guerre. Ce ne sont pas que les militaires, qui ont fait ce choix, et que l’on respecte, ce sont des hommes, des vieux, des femmes… Les victimes collatérales sont aussi les handicapés, les migrants, les femmes qu’on viole pendant les guerres. […] Nous voulons rappeler ces bémols au gouvernement canadien, qui est de plus en plus – depuis le gouvernement Harper, mais également avec le nouveau gouvernement – un gouvernement promilitariste, qui [fera] augmenter de 70 % son budget militaire dans les 10 prochaines années [et] qui est un grand vendeur d’armes à des pays qui, on le sait, retournent leurs armes contre la population civile. »