Campagne 2017 du coquelicot blanc

À compter du 21 septembre, et jusqu’au 11 novembre, Jour du Souvenir, portons le coquelicot blanc!

VIGILE du 11 novembre 2017 à 10h30

À l’instar des campagnes précédentes une Vigile aura lieu à Montréal, samedi le 11 novembre, de 10 h 30 à 12 h.

Rendez-vous à l’intersection du boul. René-Levesque Ouest et de la rue Peel (métro Bonaventure).

 

Nous nous tiendrons debout,  en affichant une bannière du Collectif dont le libellé est « Échec à la guerre; place à la paix » ainsi qu’une autre bannière qui dira simplement ceci : « À la mémoire de TOUTES les victimes de la guerre ». Des coquelicots blancs seront également disponibles.

La Vigile aura lieu à proximité de la cérémonie officielle de la Légion royale canadienne (à la Place du Canada)  en présence de nombreux dignitaires.

L’action du Collectif Échec à la guerre vise à donner une plus grande visibilité au courant d’opinion publique qui désapprouve le caractère étroit et militaire des cérémonies officielles et la récupération qui en est faite pour glorifier la guerre et justifier la participation du Canada à de nouvelles  guerres.

Cette année encore, le Collectif Échec à la guerre a fait publier une déclaration pour faire entendre la voix des milliers de Québécois et Québécoises qui s’opposent aux politiques militaristes du gouvernement canadien. Le texte suivant a été publié le 4 novembre 2017, dans le journal Le Devoir, pour signifier que nous nous engageons à porter le coquelicot blanc, en expliquant brièvement la signification de notre geste :

Dans un contexte où les guerres font d’innombrables victimes, notamment civiles, un grand nombre d’individu-e-s et d’organisme ont pris l’engagement suivant :

Parce que la nouvelle Politique de défense du Canada, dévoilée en juin dernier, prévoit une hausse du budget militaire de 70 % en dix ans et privilégie la voie militaire pour « augmenter la paix et la sécurité dans le monde »;

Parce que le gouvernement du Canada participe au commerce des armes, notamment avec des pays qui sont connus pour en faire usage contre des populations civiles;

Parce que les armes ainsi vendues circulent et participent de guerres d’agression entraînant destructions, dépossessions et déplacements de populations migrantes laissées sans protection;

Parce que l’achat d’armes sophistiquées et meurtrières n’est pas une garantie de sécurité, tel que l’OTAN le prétend, mais plutôt le présage de guerres à venir, entraînant encore plus de destructions et de morts;

Parce que le Canada a boycotté les pourparlers en vue de l’adoption d’un traité pour une interdiction totale du développement, du stockage et de la menace d’utilisation d’armes nucléaires – traité qui a été adopté le 7 juillet dernier par 122 pays;

Nous, soussigné-e-s, portons le coquelicot blanc en signe d’opposition aux politiques militaristes du Canada et à la mémoire de toutes les victimes des guerres.

Depuis 2011, le Collectif Échec à la guerre réalise annuellement la campagne du coquelicot blanc.

Portons le coquelicot blanc en souvenir de toutes les victimes de la guerre, militaires et civiles, de toutes les personnes tuées, blessées, emprisonnées, déplacées, réfugiées, violées.

Les coquelicots blancs (1$ l’unité) sont disponibles dans plusieurs points de dépôt à travers le Québec et peuvent être acheté en ligne sur ce site.

Voir les réalisations des campagnes précédentes et suivez la page facebook du Collectif pour les détails.

Lettre du 21 septembre 2017 des deux co-porte-paroles du Collectif Échec à la guerre, François Avard, auteur et Ariane Émond, journaliste indépendante, animatrice

 Politique de Défense du Canada: protection et sécurité pour qui?

Dévoilée en juin dernier, la nouvelle Politique canadienne de Défense, intitulée « Protection, Sécurité, Engagement » préconise le renforcement du partenariat Canada-États-Unis et privilégie la voie militaire pour « augmenter la paix et la sécurité dans le monde ».

Cette Politique de défense prévoit une augmentation du budget militaire de 70 % en dix ans, passant de 18,9 milliards en 2016-2017 à 32,7 milliards en 2026-27. Le gouvernement Trudeau aurait cédé aux pressions du Président Trump pour que les pays membres de l’OTAN augmentent leurs contributions en vue d’atteindre l’objectif de 2 % du produit national brut (PIB). On est en droit de se demander quelle menace pèse tant  sur le Canada pour justifier une telle augmentation des dépenses militaires dans un contexte d’austérité, alors que le Canada ne contribue qu’à hauteur de 0,26 % à l’aide publique au développement et que les besoins sociaux au pays sont tellement criants.

Le Canada : un acteur crédible sur la scène internationale?

Loin d’assurer « protection et sécurité », la Politique annonce plutôt « l’engagement ferme du Canada auprès de NORAD et de l’OTAN » et sa volonté d’être « un acteur crédible et engagé à l’échelle internationale ». Mais comment le Canada peut-il prétendre travailler pour la paix dans le monde en participant aux missions militaires menées sous l’égide de l’OTAN? Une réelle sécurité collective passe plutôt par une rupture avec cette vision militariste et fondamentalement impérialiste.

La Politique contient aussi beaucoup de promesses d’achat – navires de combat de surface, chasseurs sophistiqués, systèmes télépilotés, communément appelés « drones », etc. Elle prévoit aussi que le Canada se dotera de la capacité d’intervenir sur plusieurs fronts à la fois, c’est-à-dire de mener des guerres simultanément dans plusieurs pays. Pourtant en 2016, le gouvernement Trudeau avait annoncé en grande pompe le retour du Canada aux opérations onusiennes de maintien de la paix. À ce jour, aucune annonce d’une participation canadienne à de telles opérations n’a été faite. La Politique de défense vise plutôt le renforcement du complexe militaro-industriel et le commerce international des armes.

Sur 20 ans, ce sont 62 milliards en fonds nouveaux qui sont prévus en matière de « défense ». À n’en pas douter, ils ne serviront ni la cause de la paix, ni la stabilité dans le monde, par ailleurs dangereusement fragilisées par la menace nucléaire actuelle qui fait craindre de plus en plus le retour d’une nouvelle Guerre froide.

Dans ce contexte belliqueux, le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires a été adopté aux Nations unies en juillet dernier. Malheureusement, aucun des neuf pays détenteurs de l’arme nucléaire n’a pris part aux négociations.  Aussi 28 des 29 pays membres de l’OTAN, dont le Canada, se sont abstenus de voter.  Soumis à la signature à partir du 20 septembre, ce Traité entrera en vigueur après sa ratification par 50 pays membres et ne s’appliquera qu’aux signataires.  Le Canada doit saisir cette occasion historique de signer cette entente multilatérale, une première en plus de 20 ans.

Appel à nos concitoyen.ne.s

En ce 21 septembre 2017, Journée internationale de la paix, il est illusoire de faire la promotion de la paix sans dénoncer tant la Politique de défense du gouvernement Trudeau que son abstention sur le vote d’adoption du nouveau Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.

Pour signifier notre opposition au renforcement des politiques militaristes du gouvernement canadien et à sa participation à des missions offensives, nous porterons le coquelicot blanc jusqu’au 11 novembre, Jour du souvenir. Aussi nous invitons celles et ceux qui militent pour un monde sans guerre et sans arme nucléaire, à le porter en mémoire de toutes les victimes, majoritairement civiles, des conflits armés.

François Avard, auteur

Ariane Émond, journaliste indépendante, animatrice

Co-porte-paroles du Collectif Échec à la guerre

Voir les lettres des campagnes précédentes

Porter le coquelicot blanc est un geste simple que nous posons dans le but de commémorer l’ensemble des victimes de la guerre et d’inscrire cette commémoration dans notre volonté d’en finir avec la guerre et avec ses faux prétextes.
Nos objectifs ne sont pas :
  • d’antagoniser les vétérans, les familles de militaires et autres proches qui commémorent la perte d’êtres chers;
  • ni d’opposer le port du coquelicot blanc à celui du coquelicot rouge;
mais bien :
  • d’exercer notre devoir de mémoire envers toutes les victimes de la guerre – hommes, femmes et enfants – dont la très grande majorité sont des civils et non des soldats;
  • de nous dissocier de la tendance des pouvoirs politiques qui saisissent l’occasion du “souvenir” pour justifier les guerres et le militarisme croissant.