01-03-2022 – version abrégée: Position du Collectif Échec à la guerre: NON à la guerre en Ukraine !

La lettre abrégée qui suit a été publiée les 1er et 2 mars 2022 par les médias suivants : Journal de Montréal, Journal de Québec et TVA Nouvelles

Notez qu’une version complète (avec les avantages de cette guerre pour les États-Unis) a également été publiée les 1er et 2 mars 2022 par les médias suivants : L’Aut’journal , Les nouveaux cahiers du socialisme et un blog sur le Club de Médiapart

NON à la guerre en Ukraine! – (Version abrégée)

La guerre d’agression lancée par la Russie contre l’Ukraine doit cesser immédiatement. De réelles négociations doivent s’engager en vue de garantir la non-expansion de l’OTAN à l’Ukraine et à la Géorgie et l’application des Accords de Minsk en guise de résolution de la guerre civile qui dure depuis 2014 en Ukraine.

L’agression et l’invasion de l’Ukraine par la Russie sont injustifiables. Elles violent le droit international de façon évidente. Les présenter comme une opération de défense des républiques sécessionnistes de Donetsk et de Lougansk relève de la pratique typique des États agresseurs qui se drapent de motifs humanitaires, comme les États-Unis et leurs alliés l’ont fait nombre de fois depuis la fin de la guerre froide.

Si la Russie peut légitimement prétendre que l’expansion de l’OTAN en Europe de l’Est jusqu’à ses frontières représente une menace sécuritaire pour elle, cela ne l’autorise aucunement à attaquer un pays voisin et à le transformer en zone tampon pour ses propres intérêts.

La propagande dans laquelle nous baignons

Il n’y a pas que la Russie qui est présentement en guerre. Les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN mènent aussi une guerre à coups de sanctions et en armant l’Ukraine. Des consultations au sein de l’OTAN ont conduit à une déclaration de son secrétaire général, Jens Stoltenberg, le 25 février, suivant laquelle l’OTAN s’engageait à défendre tous ses alliés, incluant l’Ukraine. Simultanément, pour la première fois depuis sa mise en place en 2004, la Force de réaction rapide de l’OTAN, comprenant 40 000 militaires, a été activée.

Nous assistons aussi à une véritable guerre de l’opinion, sans contexte ni regard critique. La rare unanimité des dirigeants politiques occidentaux nous est présentée comme étant celle du monde entier. Leurs déclarations grandiloquentes les campent comme étant profondément préoccupés…

… par les coûts humains de cette guerre… sans qu’on leur rappelle les 929 000 morts et les 38 millions de réfugié.e.s causés par leurs propres guerres «contre le terrorisme»;

… par le droit international qui viendrait tout juste de voler en éclats… alors que les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN l’ont enfreint à répétition contre la Serbie, l’Afghanistan, l’Irak, la Libye et la Syrie;

… par la nécessité de ne pas laisser de tels crimes impunis, alors que les Bush, Cheney, Rumsfeld et Blair, responsables de crimes semblables, et à plus grande échelle, n’ont jamais été officiellement vilipendés, encore moins visés par quelque poursuite légale ou sanction que ce soit.

Ces jours-ci, nos médias nous informent des horribles conséquences de la guerre pour la population ukrainienne. Mais quand ceux et celles qui subissent ces conséquences font face à NOS propres agressions ou à celles de nos alliés, que ce soit en Afghanistan ou en Irak, au Yémen ou en Palestine, ce robinet de l’empathie humaine – toujours nécessaire! – ne laisse plus couler une seule goutte.

D’urgence, exigeons la fin de la guerre et de réelles négociations

La guerre, l’activité humaine la plus terrifiante et destructrice, s’abat maintenant sur l’Ukraine, avec son cortège de morts, de blessé.e.s, de réfugié.e.s. Un jour ou l’autre, tout cela devra aboutir à des négociations.

Maintenant ou après combien de milliers, de dizaines de milliers ou de centaines de milliers de victimes?

La situation est rapidement en train de dégénérer. Pour la première fois de son histoire, l’Union européenne (UE) soutient militairement un pays en guerre, en envoyant 450 millions d’euros d’armements à l’Ukraine.

Elle annonce que son Centre satellitaire à Madrid soutiendra l’Ukraine dans le renseignement spatial et elle décrète la censure des médias Russia Today et Sputnik News. Liz Truss, la secrétaire aux affaires étrangères du Royaume-Uni, appuie «absolument» les citoyens britanniques qui veulent aller combattre en Ukraine. La Suisse rompt avec sa tradition de neutralité et participe aux sanctions financières contre la Russie. Alors même que le président Zelensky a accepté de négocier avec la Russie, il demande qu’elle soit exclue du Conseil de sécurité de l’ONU parce que ses actions frôleraient le génocide. Et il demande l’adhésion immédiate de l’Ukraine à l’UE. Le 27 février, par référendum, la Biélorussie a notamment retiré de sa constitution la partie qui en faisait une zone libre d’armes nucléaires. Pour couronner le tout, face à l’extrêmement dangereuse mise en état d’alerte des forces nucléaires stratégiques de la Russie, la Maison-Blanche jette encore plus d’huile sur le feu en déclarant que «nous devons continuer à endiguer ses actions de la manière la plus ferme possible» et que «nous avons la capacité de nous défendre». Soyons clairs: il n’y a PAS de défense contre une guerre nucléaire; c’est la survie même de l’humanité qui est en jeu!

Dans tout cela, avec ses déploiements militaires en Lettonie et en Pologne, son appel à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, ses ventes d’armes à ce pays et sa propagande primaire antirusse et antichinoise, le Canada joue un rôle particulièrement funeste.

Enjeux globaux

Les enjeux globaux du réchauffement climatique et des pandémies exigent une collaboration mondiale plus urgente que jamais. Il est impératif de réagir fortement, dans tous les pays, pour éviter que nos dirigeants économiques et politiques nous plongent plutôt dans l’affrontement, la haine les uns des autres et une psychose de guerre généralisée. Les seuls bénéficiaires sont les complexes militaro-industriels, eux aussi des menaces à la survie de l’humanité.

Nous saluons le courage de nos allié.e.s en Russie qui manifestent contre la guerre dans des conditions de répression très dures et nous exigeons aussi la fin de l’agression russe. Nous exigeons également la fin des manœuvres d’encerclement de l’OTAN vis-à-vis de la Russie et la fin de l’attisement des ressentiments et des peurs instrumentalisés pour des intérêts qui ne sont pas les nôtres.

Judith Berlyn

Martine Eloy

Raymond Legault

Suzanne Loiselle, du Collectif Échec à la guerre

 

À lire aussi : Pour une désescalade de la crise autour de l’Ukraine (12 février 2022)