Il est temps de se souvenir de toutes les victimes de la guerre et non que de ceux qui la font.
Campagne 2019 du coquelicot blanc
Depuis 2011, le Collectif Échec à la guerre réalise annuellement la campagne du coquelicot blanc, laquelle se déroule généralement entre la Journée internationale de la Paix, le 21 septembre, et le Jour du souvenir, 11 novembre.
Selon les années, la campagne se compose de diverses actions : publication de lettres ouvertes, publication d’une déclaration, événements de presse, organisation d’une vigile, et bien entendu, distribution du coquelicot blanc et promotion du port de ce dernier.
Portons le coquelicot blanc en souvenir de toutes les victimes de la guerre, militaires et civiles, de toutes les personnes tuées, blessées, emprisonnées, déplacées, réfugiées, violées.
Les coquelicots blancs (1,25$ l’unité) sont disponibles dans plusieurs points de dépôt à travers le Québec et peuvent être acheté en ligne sur ce site.
Les actions du Collectif Échec à la guerre vise à donner une plus grande visibilité au courant d’opinion publique qui désapprouve le caractère étroit et militaire des cérémonies officielles et la récupération qui en est faite pour glorifier la guerre et justifier la participation du Canada à de nouvelles guerres.
Voir les réalisations des campagnes précédentes et suivez la page facebook du Collectif pour les détails.
Nouvelles de la campagne de 2019
Portons le coquelicot blanc à la mémoire de TOUTES les victimes des guerres et pour exiger que les guerres cessent!
Porter le coquelicot blanc est un geste simple que nous posons dans le but de commémorer l’ensemble des victimes de la guerre et d’inscrire cette commémoration dans notre volonté d’en finir avec la guerre et avec ses faux prétextes.
Nos objectifs ne sont pas :
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d’antagoniser les vétérans, les familles de militaires et autres proches qui commémorent la perte d’êtres chers;
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ni d’opposer le port du coquelicot blanc à celui du coquelicot rouge;
mais bien :
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d’exercer notre devoir de mémoire envers toutes les victimes de la guerre – hommes, femmes et enfants – dont la très grande majorité sont des civils et non des soldats;
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de nous dissocier de la tendance des pouvoirs politiques qui saisissent l’occasion du “souvenir” pour justifier les guerres et le militarisme croissant.
Lettre des parrains et marraines de la campagne 2019 du coquelicot blanc
Militarisme et réchauffement climatique : combats complémentaires pour la survie de l’humanité
Lettre publiée dans le Devoir, du 21 septembre 2019 sous le titre « Une raison de plus de combattre le militarisme » , le même jour que la publication d’un Cahier spécial Paix internationale, à l’occasion de la Journée internationale de la Paix.
Cette année, les Nations Unies ont adopté, pour la Journée internationale de la paix (21 septembre) le slogan “Action climatique, action pour la paix”, pour souligner “l’importance de lutter contre le changement climatique en tant que moyen de protéger et de promouvoir la paix dans le monde”.
Il ne fait aucun doute que le réchauffement climatique a déjà commencé à affecter négativement la sécurité humaine et que ses impacts sont susceptibles de participer à la genèse de nouveaux conflits. Mais, pour l’heure, le réchauffement climatique ne représente pas la principale menace à la paix dans le monde. Dans cet article, nous voulons mettre en lumière d’autres liens entre guerres, militarisme et changements climatiques, qui nous semblent moins discutés mais néanmoins fort importants.
Impact des guerres et du militarisme sur le réchauffement climatique
Les raisons de s’opposer aux guerres et au militarisme ne manquent pas. Leur impact sur le réchauffement climatique en est une de plus.
Commençons d’abord par un constat : l’armée des États-Unis (É.U.), avec ses énormes besoins en carburant pour les guerres qu’elle mène et les opérations de ses quelques 800 bases militaires est l’institution qui produit le plus de gaz à effet de serre dans le monde. Selon une étude récente de Neta Crawford du Costs of War Project, de 2010 à 2017, le Département de la défense des É.U. a produit une moyenne annuelle de 66 millions de tonnes métriques d’équivalent CO2. Ces émissions sont bien supérieures aux émissions totales de la Suède (50,8), de la Finlande (46,8) ou du Danemark (33,5) en 2017. Cela ne représente qu’un faible pourcentage des émissions totales des É.U. Mais à cela, il faut ajouter les émissions des industries militaires aux É.U. estimées à environ 15 % du total des émissions industrielles du pays.
Pour connaître l’empreinte carbone réelle des guerres et du militarisme, il faudrait ajouter à cela toutes les émissions liées aux autres armées et aux autres industries militaires dans le monde (celles de plusieurs autres membres de l’OTAN, de la Chine, de la Russie, etc.). Il faudrait aussi estimer les émissions résultant du ciblage des puits, des raffineries – dont celles de l’Arabie saoudite tout récemment – et des convois de ravitaillement en carburant. Et il faudrait aussi ajouter les émissions liées à la reconstruction des infrastructures détruites ou endommagées dans toutes ces guerres.
Réduction des émissions : l’exemption militaire
Si le Protocole de Kyoto (1997) exemptait les pays signataires de faire rapport de leurs émissions de CO2 pour la défense et la sécurité, l’Accord de Paris (2016) entend combler cette brèche. Mais les pays peuvent continuer d’exempter ces secteurs quand vient le temps d’établir des cibles de réduction des émissions, ce qui est le cas du Canada.
Pour la survie de l’humanité : combattre aussi le militarisme
Alors que de plus en plus de gens prennent conscience que la survie de l’humanité passe par une lutte pressante contre le réchauffement climatique, nous croyons qu’un autre constat doit aussi s’imposer : la nécessité d’en finir avec la guerre et le militarisme. Non pas dans un avenir lointain, mais de façon urgente.
À l’heure où les É.U. jouent de plus en plus la carte de l’intimidation et de l’agression militaires pour tenter de maintenir leur hégémonie dans le monde, où les tensions croissent avec la Chine et la Russie, où les divisions s’approfondissent au sein de plusieurs pays avec la montée de l’extrême-droite, le danger de nouvelles guerres encore plus destructrices grandit. Et avec lui, le danger d’une conflagration nucléaire, l’autre grave menace à la survie de l’humanité. À cet égard aussi, le Canada joue un rôle néfaste, faisant partie des 28 pays de l’OTAN (sur 29) qui ont boycotté le processus d’élaboration du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires adopté à l’Assemblée générale de l’ONU, le 7 juillet 2017.
Militarisme et enjeux de justice climatique
La lutte contre le réchauffement climatique comporte des enjeux de justice importants. À l’échelle mondiale, les pays les plus grandement menacés n’ont souvent qu’une responsabilité minime dans le réchauffement et des ressources limitées pour en affronter les conséquences. Alors que les pays occidentaux, qui sont les premiers responsables de cette catastrophe écologique, disposent de moyens beaucoup plus importants et feront face à des conséquences moindres. Pour eux, la lutte contre le réchauffement climatique exigera d’allouer des budgets importants pour la transition des énergies fossiles vers des énergies plus propres. Mais elle devrait également se traduire par le transfert de ressources importantes vers les pays les plus durement touchés.
Une lutte conséquente contre le militarisme – impliquant la réduction drastique des budgets militaires dans nos pays et le démantèlement des armes nucléaires – permettrait non seulement de neutraliser cette menace à la survie de l’humanité, mais aussi de dégager des sommes considérables pour contrer le réchauffement climatique et ses effets.