Montréal, le 16 mars 2006 – Samedi, le 18 mars, journée mondiale d’action contre la guerre d’occupation en Irak, des manifestations seront organisées simultanément dans des centaines de villes à travers le monde pour dénoncer cette occupation qui, après trois ans, met encore le pays à feu et à sang. À Montréal, le Collectif Échec à la guerre appelle donc la population à manifester pour exiger le retrait immédiat des troupes d’occupation en Irak, mais aussi des troupes canadiennes en Afghanistan, pour s’opposer à toute agression contre l’Iran ainsi qu’au partenariat militaire entre le Canada et les États-Unis.
Certains prétendent que même si cette guerre était illégale, les États-Unis doivent maintenant rester en Irak car s’ils n’étaient pas là ce serait le chaos. En fait, c’est le chaos présentement précisément à cause de la présence des forces d’occupation. La revue médicale The Lancet estimait à 98,000 les morts civiles au cours des 18 premiers mois d’invasion et d’occupation, 79% étaient victimes des bombardements et 48% étaient des enfants. Depuis ces trois années d’occupation, même l’accès à l’eau potable n’a pas été rétabli dans de nombreuses villes y compris Bagdad. Comment pouvons-nous dire que la présence des forces d’occupation est nécessaire alors que la situation se détériore un peu plus chaque jour ? En fait, c’est l’action des forces étasuniennes elles-mêmes qui pousse le pays vers la guerre civile. Est-ce cela assurer la sécurité de la population ? Est-ce cela que les Québécois et Québécoises veulent ? Nous croyons que non.
Depuis plusieurs années, et en particulier depuis l’adoption du nouvel Énoncé de politique internationale du Canada, le rôle de l’armée a énormément changé, et c’est ce que le premier ministre Stephen Harper a illustré par son voyage de relations publiques en Afghanistan. Autrefois surtout associée aux missions de maintien de la paix des Nations Unies, l’armée canadienne participe de plus en plus à des missions carrément offensives, combattant même sous les ordres des États-Unis dans le cadre de l’opération Enduring Freedom en Afghanistan. Selon l’expression du nouveau Chef d’État major de la Défense, Rick Hillier, l’armée va finalement pouvoir jouer son vrai rôle, celui « d’être prêt à tuer des gens ». Le premier ministre Stephen Harper a déclaré il y a quelques jours qu’une des raisons pour lesquelles les forces canadiennes devaient combattre en Afghanistan était que le Canada devait exercer un leadership au niveau international. Nous répondons à Monsieur Harper : « un leadership oui, s’il s’agit d’un leadership pour le respect des droits économiques, sociaux, culturels, civils et politiques, oui à un leadership pour la préservation de l’environnement, contre les gaz à effet de serre, etc. Non à un leadership pour une politique militariste qui ne respecte pas la notion de souveraineté des pays et des peuples. En étant présent en Afghanistan, le Canada n’exerce pas de leadership ; bien au contraire, il se soumet aux politiques d’agression de l’administration Bush. Est-ce cela que les Québécois et Québécoises veulent ? Nous croyons que non.
Il y a un autre sujet grave qui mérite notre attention : les menaces répétées des États-Unis à l’égard de l’Iran. Bush a déclaré la guerre à l’Irak sous le prétexte mensonger de la présence d’armes de destruction massive, sous le vocable de « guerre préventive ». Aujourd’hui, il menace de déclencher des « frappes nucléaires préventives » sous prétexte de l’intention de l’Iran de développer l’arme nucléaire. Combien de mensonges accepterons-nous ? Au prix de combien de souffrances et de la perte de combien de vies humaines ?
Pour toutes ces raisons, à Montréal, le Collectif Échec à la guerre appelle la population à participer en grand nombre à la manifestation qui partira à 13h du Carré Dorchester. empruntant la rue Ste-Catherine jusqu’au Complexe Guy Favreau. Nous entendrons alors des interventions de Brandon Hughey, déserteur américain, Dr. Jinan Ahmed, médecin irakienne de passage à Montréal, Raymond Legault, porte-parole du Collectif Échec à la guerre, avec la participation de Karen Young et du groupe de tambours ambulants Kumpa’nia.