Montréal, 11 novembre 2010. Venant du gouvernement canadien dont la politique étrangère est la plus calquée sur celle des États-Unis depuis des décennies, le Collectif Échec à la guerre n’a jamais trouvé crédibles les déclarations conservatrices des derniers mois annonçant le retrait total des troupes canadiennes de l’Afghanistan à partir de juillet 2011. Le chat est enfin sorti du sac, à quelques jours du prochain Sommet de l’OTAN à Lisbonne.
Mais l’argument, maintenant repris en chœur, d’un changement de cap du gouvernement Harper en raison des « pressions de l’OTAN » n’est pas plus crédible. Bien sûr, de telles pressions sont exercées sur le Canada depuis plusieurs mois. Mais elles sont essentiellement le fait de deux pays – les États-Unis et le Royaume-Uni – dont le gouvernement Harper partage par ailleurs entièrement la vision concernant la poursuite de l’intervention de l’OTAN en Afghanistan et ailleurs dans le monde. Dans les faits, les « pressions de l’OTAN » sont tour à tour invoquées par tous les gouvernements occidentaux, pour se donner une fausse légitimité dans la poursuite d’une guerre que toutes leurs opinions publiques rejettent par ailleurs, sondage après sondage.
Ce n’est pas d’un mini-débat théâtral à la Chambre des Communes dont nous avons besoin, mais d’une vaste consultation publique sur la politique étrangère que souhaite la population canadienne et sur la place que devraient ou non y occuper les interventions de l’armée canadienne. C’est pour tendre vers cet objectif que se tiendra, à Montréal, un Sommet populaire contre la guerre et le militarisme du 19 au 21 novembre prochains.