Communiqué du 13 septembre 2008: Le Canada doit accueillir les soldats étasuniens qui refusent de faire la guerre en Irak

Montréal, le 13 septembre 2008.  Depuis 2004, plus de 50 membres des forces armées étasuniennes qui ont refusé de combattre dans une guerre illégale en Irak sont venus demander asile au Canada. Depuis leur arrivée, ces résistants à la guerre ont gagné le soutien de la population de Victoria à St-Jean. Le 3 juin dernier, la Chambre des Communes a adopté une résolution demandant que le Gouvernement du Canada crée un programme qui permettrait à ces résistants à la guerre de demander un statut de résident permanent et affirmant que toutes les procédures de déportation contre eux devraient cesser immédiatement.

Au mépris du vote démocratique du Parlement, de la volonté de la population et des obligations du Canada en vertu de la loi internationale, le gouvernement conservateur a refusé, jusqu’à maintenant, de mettre en application cette résolution. C’est pourquoi plusieurs résistants à la guerre sont maintenant menacés de déportation. Jeremy Hinzman, le premier qui a ainsi cherché refuge au Canada, doit être déporté le 23 septembre prochain à moins que le gouvernement fédéral n’intervienne.

« C’est invraisemblable qu’une personne puisse ainsi être déportée d’un pays quand la majorité de sa population et même son parlement veulent lui permettre de rester » dit Matt Jones du Collectif Échec à la guerre.

En 2003, le Conseil de sécurité des Nations Unies a refusé d’entériner l’invasion de l’Irak. Et en 2004, Kofi Annan, alors secrétaire-général des Nations Unies, a déclaré que cette invasion avait violé la Charte des Nations Unies et que la guerre était donc illégale. Malgré cela, le gouvernement Harper place maintenant le Canada dans le camp de la guerre de George Bush en Irak en lui renvoyant des objecteurs de conscience étasuniens qu’on emprisonnera pour avoir simplement exercé leur droit légal et moral de refuser de combattre dans une guerre illégale. « Le gouvernement Harper établit ainsi un dangereux précédent. Non seulement pour les opposants à la guerre actuelle, mais pour quiconque dans le monde se retrouve un jour coincé dans un conflit qu’il/elle considère comme immoral ou contraire au droit international. Le message du gouvernement est clair : les gens de conscience ne pourront pas trouver sanctuaire au Canada » indique M. Jones.

Il n’y a pas si longtemps, le Canada ouvrait grande sa porte aux objecteurs de conscience. Ainsi, entre 50 000 et 80 000 citoyens étasuniens qui refusaient de participer à la guerre du Vietnam ont été accueillis ici.

Le Collectif Échec à la guerre demande que l’on annule immédiatement tous les ordres de déportation visant des résistants étasuniens à la guerre en Irak et que l’on mette pleinement en application la résolution adoptée par le Parlement le 3 juin 2008 : que le gouvernement mette en place un mécanisme permettant aux résistants étasuniens à la guerre en Irak et à leurs familles d’obtenir le statut de résident permanent au Canada.