La vidéo d’une agression sexuelle dans une prison israélienne ne constitue que la dernière preuve que Sde Teiman est un centre de torture
Par Jonah Valdez, The Intercept, 9 août 2024
Texte original en anglais / Original article in English
[Traduction : Vincent Marcotte ; révision : Échec à la guerre]
Les mauvais traitements infligés par Israël aux Palestiniens dans cette prison militaire sont signalés depuis des mois. Les États-Unis demandent à l’armée israélienne de mener sa propre enquête.
Dès le premier mois de la guerre d’Israël contre Gaza, l’avocate israélienne Roni Pelli et d’autres défenseurs des droits humains tiraient déjà la sonnette d’alarme au sujet de Sde Teiman, une prison militaire israélienne secrète située dans le désert du Néguev.
Me Pelli et ses collègues ont commencé à recevoir des rapports de lanceurs d’alerte sur les mauvaises conditions de vie des Palestiniens emprisonnés à Sde Teiman. Ils ont entendu parler de cas de violences commises par des soldats envers des détenus palestiniens et, dans un cas, d’un Palestinien qui y est décédé.
Depuis, les médias ont fait plus de reportages sur la prison, citant d’anciens détenus palestiniens et des lanceurs d’alerte israéliens. Ceux-ci ont parlé plus en détail des conditions effroyables qui règnent à l’intérieur de la prison. Une enquête menée par CNN en mai a révélé que les détenus palestiniens étaient attachés et avaient les yeux bandés, qu’ils étaient contraints de rester assis et parfois debout durant toute la nuit sous des projecteurs. Les Palestiniens blessés étaient attachés sur des lits, nourris à la paille et contraints de porter des couches. Les soldats battaient les détenus pour se venger des attentats du 7 octobre. Les membres des prisonniers étaient amputés en raison de blessures non soignées causées par l’utilisation de moyens de contention. De plus, ces opérations avaient lieu sans anesthésie.
Plus tard en mai, une enquête d’Intercept a révélé que des centaines de médecins palestiniens ont disparu dans des centres de détention israéliens. Elle incluait également le témoignage d’un chirurgien battu et maltraité à Sde Teiman. Un mois plus tard, un rapport distinct de Haaretz a révélé que les Forces de défense israéliennes enquêtaient sur les décès de 48 Palestiniens originaires de Gaza détenus par Israël, dont 36 étaient en détention à Sde Teiman. Les médias israéliens ont alors commencé à qualifier la prison de « camp de Guantánamo d’Israël ».
À la suite du reportage de CNN, Me Pelli, qui représente l’Association for Civil Rights in Israel (ACRI), a déposé une requête auprès de la Cour suprême d’Israël au nom de cinq organisations de défense des droits humains afin que le gouvernement ordonne la fermeture de Sde Teiman. Ces organisations espèrent que si leur requête obtient gain de cause, cela pourrait créer un précédent qui conduirait à la fermeture de toutes les prisons militaires israéliennes.
« C’était si extrême », a déclaré Me Pelli à The Intercept. « Nous ne pouvions pas l’ignorer. »
Tandis que les groupes de défense des droits en Israël ont pris les grands moyens pour protéger les droits des Palestinien·ne·s détenus autant dans les camps militaires que dans les prisons du système pénitentiaire officiel du gouvernement, les États-Unis n’ont pas démontré de sentiment d’urgence sur cette question.
Le département d’État étatsunien a seulement émis des commentaires sur Sde Teiman après la publication du rapport de CNN, lorsque des journalistes l’ont pressé de commenter. En mai, Vedant Patel, porte-parole adjoint du département, a déclaré : « Nous examinons ces allégations ainsi que d’autres allégations de sévices à l’encontre de Palestiniens en détention ». Il a ajouté que les États-Unis avaient été « clairs et cohérents avec tous les pays, y compris Israël, sur le fait qu’ils doivent traiter tous les détenus avec humanité et dignité, conformément au droit international, et qu’ils doivent respecter les droits humains des détenus ». Il a ensuite affirmé que les États-Unis ont demandé au gouvernement israélien d’enquêter par lui-même sur ces allégations.
Les États-Unis n’ont pas émis de nouveau commentaire après le rapport de Haaretz, qui faisait état de dizaines de morts. Plus tard, au cours de la même semaine de juin, le New York Times a publié une enquête sur les conditions de détention à Sde Teiman. Celle-ci contenait des témoignages d’anciens prisonniers qui affirmaient qu’entre autres sévices, leurs gardiens israéliens les avaient torturés en les violant par voie anale à l’aide d’une barre métallique. Ces révélations explosives ont été enfouies dans la dernière partie de l’article de près de 4 000 mots, et ce, après l’introduction, qui ne mentionnait que les « coups et autres mauvais traitements », et le titre, qui décrivait Sde Teiman comme étant simplement « la base où Israël a détenu des milliers d’habitants de Gaza ». Une fois de plus, le gouvernement étasunien n’avait aucune déclaration à faire.
Pour que les responsables étasuniens émettent à nouveau des commentaires sur Sde Teiman, il a fallu attendre la diffusion, mardi [NdT : le 6 août], sur la chaîne israélienne de nouvelles Channel 12, d’une vidéo de surveillance qui a fait l’objet d’une fuite de Sde Teiman, ainsi que les pressions qu’ont ensuite exercées les journalistes. Dans la vidéo, des soldats israéliens seraient en train de commettre un viol collectif contre un Palestinien emprisonné dans ce camp.
Le département d’État a réagi en demandant à l’armée israélienne d’enquêter sur elle-même.
Dix soldats israéliens ont été arrêtés et font face à des accusations en lien avec ce viol collectif présumé. Un autre soldat a été arrêté le lendemain, soupçonné d’avoir battu des détenus palestiniens qui avaient les yeux bandés et étaient menottés. Le soldat se serait filmé pendant l’incident.
En se basant sur plusieurs années de rapports qui font état de mauvais traitements infligés aux Palestinien·ne·s dans les prisons israéliennes, un nouveau rapport du groupe israélien de défense des droits humains B’Tselem a montré que Sde Teiman n’était pas la seule prison israélienne où des Palestinien·ne·s ont été torturés.
Publié cette semaine [NdT : le 5 août], un jour avant la diffusion de la vidéo sur Channel 12, le rapport de B’Tselem affirme que la majorité des Palestinien·ne·s emprisonnés ont été victimes de mauvais traitements et de tortures au cours de leur détention aux mains des Israéliens. Le rapport appelle la Cour pénale internationale à « enquêter et à entamer des procédures pénales contre les individus soupçonnés d’avoir prémédité, dirigé et commis ces crimes ». Il affirme que « l’on ne peut attendre des organismes d’enquête israéliens » qu’ils tiennent leur gouvernement pour responsable de possibles sévices puisque « tous les systèmes de l’État, y compris le système judiciaire, ont été mobilisés pour soutenir ces camps de torture ».
Lorsqu’on lui a demandé, mercredi, lors d’une conférence de presse, si les États-Unis allaient demander une enquête indépendante, en référence au rapport, le porte-parole du département d’État, Matt Miller, a refusé d’évoquer cette possibilité. Il a déclaré : « Il faudrait que j’examine les demandes spécifiques d’enquêtes indépendantes formulées par ces gens et que je porte un jugement sur leur bien-fondé ». Il a soutenu que l’armée israélienne devait mener l’enquête elle-même.
Un porte-parole des Forces de défense d’Israël a déclaré que l’armée israélienne « rejette les allégations de violences systémiques, y compris d’agressions sexuelles, dans ses centres de détention » et qu’elle respecte le droit israélien et international. L’armée a d’ailleurs souligné l’arrestation des soldats soupçonnés dans l’affaire des mauvais traitements à Sde Teiman pour prouver qu’elle applique ces lois si elles sont enfreintes.
Le département d’État n’a pas répondu aux demandes de commentaires.
Les preuves de mauvais traitements commis à Sde Teiman et dans d’autres prisons ne représentent que les dernières révélations sur les sévices commis par l’armée israélienne, qui comprennent aussi des allégations de crimes de guerre portées contre ses dirigeants par la Cour pénale internationale. Malgré ces preuves, les États-Unis ont continué à financer la guerre d’Israël contre Gaza en envoyant plus de 15 milliards de dollars depuis le 7 octobre.
Un autre avocat israélien spécialisé dans les droits humains, Eitay Mack, qui a représenté des Palestiniens incarcérés par l’armée israélienne en Cisjordanie occupée, a déclaré que les États-Unis devraient en faire davantage pour prévenir les violations des droits humains comme celles observées à Sde Teiman.
Il a souligné la capacité de ce pays à infliger des sanctions, qui pourraient viser des unités militaires en particulier. Les dix soldats israéliens arrêtés dans l’affaire du viol collectif présumé à Sde Teiman font partie de l’unité Force 100 de l’armée israélienne. Les États-Unis ont déjà imposé des sanctions contre les colons israéliens qui ont commis des violences à l’encontre de Palestinien·ne·s en Cisjordanie. Me Mack a également mentionné la loi Leahy, une loi de 1997 qui interdit l’assistance des États-Unis à « toute unité des forces de sécurité d’un pays étranger si le secrétaire d’État possède des renseignements crédibles selon lesquels cette unité aurait commis une violation flagrante des droits humains ».
L’administration du président Joe Biden s’est montrée réticente à imposer de telles conditions pour l’aide militaire, et ce, même dans les cas où elle a admis avoir fourni à Israël des armes pour commettre de possibles violations du droit international.
« Les États-Unis devraient faire appliquer leurs règles en matière d’aide militaire, ils devraient ainsi faire pression sur Israël », a déclaré Me Mack. « Je ne pense pas que les gouvernements du monde agissent pour des raisons morales, a-t-il ajouté, mais le gouvernement étatsunien devrait simplement respecter la loi Leahy, même si c’était seulement pour appliquer la procédure. »
Me Mack a admis que punir individuellement les unités actives lors des exactions à Sde Teiman ne permettrait pas de remédier aux mauvais traitements systémiques dans les prisons israéliennes.
Les prisons militaires, comme Sde Teiman, sont des centres de détention construits à l’intérieur des bases militaires israéliennes, où les détenus sont souvent retenus pour des interrogatoires. Elles sont distinctes des installations de l’administration pénitentiaire israélienne, qui sont gérées par des gardiens et des fonctionnaires civils. Bien avant le 7 octobre, on savait déjà que les gardiens de prison de ces deux systèmes maltraitaient les Palestinien·ne·s incarcérés. De plus, les prisonniers palestiniens capturés dans les territoires palestiniens occupés sont soumis aux tribunaux militaires plutôt que civils. Ce fait a étayé les conclusions auxquelles en sont arrivées des organisations telles que la Cour internationale de justice `a l’effet que le système juridique israélien constitue une forme d’apartheid.
Me Mack affirme qu’il a représenté un Palestinien de Cisjordanie occupée qui a subi de mauvais traitements durant sa détention dans une prison de l’administration pénitentiaire israélienne : un garde israélien l’a saisi par le cou, soulevé et jeté sur le sol de sa cellule, ce qui lui a fracturé un os autour de l’œil.
Malgré cela, les installations de l’administration pénitentiaire israélienne ont eu tendance à offrir de meilleures conditions de vie que leurs équivalents militaires, comme des lits plus adéquats, de la nourriture appropriée et une plus grande possibilité de se déplacer. Toutefois, depuis le début de la guerre à Gaza, Mes Mack et Pelli ont remarqué que les prisons de l’administration pénitentiaire israélienne ont coupé les Palestinien·ne·s du monde extérieur. On empêche les détenus de communiquer avec leurs familles ou leurs avocats. Les prisons de l’administration pénitentiaire israélienne ont reçu des consignes de confinement, ce qui limite les mouvements à l’intérieur des établissements.
Me Pelli, ainsi que son groupe, l’ACRI, ont déposé une requête distincte auprès de la Cour suprême afin d’autoriser la Croix-Rouge à se rendre dans les prisons et les camps militaires pour offrir des traitements médicaux aux prisonniers, tel que l’exige le droit israélien et international. La Croix-Rouge s’est vu refuser l’accès à toutes les prisons depuis le début de la guerre. La requête faisait état de la mort d’au moins deux détenus dans des camps militaires et de six autres dans les prisons de l’administration pénitentiaire israélienne. Deux d’entre eux présentaient des « signes de violence grave sur leur corps ». La Cour n’a pas encore statué sur la question tandis que le gouvernement continue à demander des prolongations dans cette affaire.
En avril, Me Pelli a formulé une nouvelle requête pour demander à l’administration pénitentiaire israélienne de mettre fin à « une politique de famine dirigée contre les prisonniers et les détenus palestiniens » constituant, selon la requête, une forme de torture et une violation du droit international. La requête indique que depuis le 7 octobre, cette politique laisse constamment les prisonniers souffrir de la faim de façon extrême et ne leur fournit que de la nourriture de mauvaise qualité. La requête comprenait aussi des témoignages de Palestiniens incarcérés auparavant qui ont perdu des dizaines de kilos, et celui d’un prisonnier diabétique qui a été contraint de manger du dentifrice pour augmenter son taux de sucre dans le sang.
Selon le groupe de défense des droits humains HaMoked, qui suit l’évolution de la population carcérale d’Israël et faisait partie des groupes qui ont demandé la fermeture de Sde Teiman, le nombre de Palestinien·ne·s emprisonnés a presque doublé depuis le 7 octobre, passant de 5 192 avant la guerre à 9 623 au début du mois de juillet, ce qui a exacerbé un problème de surpopulation déjà existant. Plus de 4 000 détenu·e·s palestiniens sont placés en détention administrative, dans le cadre de laquelle les individus sont détenus indéfiniment sans être inculpés. Plusieurs sont libérés après des semaines de détention sans chefs d’accusation retenus contre eux.
Le rapport de B’Tselem a cité les requêtes de Me Pelli et de son groupe et qualifié les prisons de « trou noir juridique » où « les Palestinien·ne·s n’ont aucun droit ni aucune protection ».
Le rapport indique que la plupart des personnes incarcérées sont des hommes et des garçons, bien que des femmes et des enfants fassent aussi partie des personnes emprisonnées par Israël depuis le 7 octobre. « Certains ont été emprisonnés simplement pour avoir exprimé de la sympathie envers les souffrances des Palestinien·ne·s », peut-on lire dans le rapport. « D’autres ont été placés en détention lors d’activités militaires dans la bande de Gaza pour le seul motif qu’ils correspondaient à la vague définition d’« hommes en âge de combattre ». Certains ont été emprisonnés en raison de soupçons, fondés ou non, selon lesquels ils étaient des combattants ou des sympathisants d’organisations palestiniennes armées. »
Le rapport a mis en lumière les témoignages de première main de 55 Palestinien·ne·s détenus auparavant dans des prisons israéliennes, dont 21 habitant à Gaza et quatre citoyens israéliens. Ils ont fait part de plusieurs situations, telles que « des actes fréquents de violence grave et arbitraire, des agressions sexuelles, des humiliations et des actes dégradants, de la privation délibérée de nourriture, des conditions forcées d’insalubrité et de la privation de sommeil. Leurs pratiques religieuses étaient frappées d’interdiction et accompagnées de mesures punitives, le cas échéant, et tous les biens, autant collectifs que personnels, étaient confisqués. On refusait aussi de leur prodiguer des traitements médicaux adéquats ».
Un Palestinien détenu auparavant à Sde Teiman a raconté à B’Tselem qu’il avait été conduit avec d’autres prisonniers dans un entrepôt où ils ont tous été contraints de s’agenouiller, nus et prostrés, tandis que des soldats les battaient pendant des interrogatoires. En route vers un autre établissement, d’autres détenus et lui-même étaient battus s’ils parlaient ou faisaient du bruit. Il a affirmé avoir été blessé à la jambe pendant qu’on le battait. Alors que sa douleur à la jambe s’intensifiait au cours des nombreux jours suivants, les soldats ont ignoré ses plaintes et frappé sa jambe blessée, qui a finalement dû être amputée. Malgré cela, la torture s’est poursuivie, a déclaré l’homme, qui a été contraint à se tenir debout sur sa jambe encore valide pendant des heures, ce qui l’empêchait de dormir. Selon le rapport, il a ensuite été libéré et remis à sa famille à Gaza sans aucun chef d’accusation officiel retenu contre lui.
B’Tselem affirme dans son rapport que ces sévices font partie d’une politique à l’échelle du système destinée à torturer les Palestinien·ne·s. Celle-ci a été mise en œuvre par le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, qui supervise l’administration pénitentiaire israélienne, avec le soutien du premier ministre Benjamin Netanyahu et du gouvernement israélien.
« Le principal problème est que la situation va bien au-delà des installations militaires comme Sde Teiman », a déclaré Me Pelli. « À l’heure actuelle, tout est terrible dans ces conditions et avec ce ministre. »
Sde Teiman est revenu dans l’actualité à la fin du mois de juillet, lorsqu’une foule d’extrême droite a fait irruption dans la base après que des enquêteurs militaires se sont présentés pour interroger des soldats soupçonnés d’avoir violé un prisonnier palestinien. Les émeutiers ont également fait irruption dans une autre base où on avait amené les soldats pour les interroger. Ben-Gvir a qualifié de « honteux » le « spectacle » qu’ont offert les policiers allant interroger des soldats, qu’il a décrit comme étant « nos plus grands héros ». L’incident a mis en évidence la polarisation croissante entre le gouvernement d’extrême droite du premier ministre et le commandement militaire du pays.
Me Mack estime que les arrestations ne sont pas le signe d’une imputabilité accrue au sein du gouvernement. Elles constituent plutôt des décisions politiques prises par la majore-générale Yifat Tomer-Yerushalmi, la procureure militaire en chef pour les deux cas. Me Mack a déclaré qu’avant même la fuite de la vidéo, la victime du viol a reçu des traitements médicaux dans un hôpital public civil où le personnel médical a constaté des blessures qui correspondaient à une agression sexuelle, ce qui a forcé l’armée à enquêter.
« Cela démontre un échec total », a-t-il déclaré, reprochant à la major-générale Tomer-Yerushalmi ce qu’il considère comme une faible réaction aux allégations de mauvais traitements de prisonniers formulées auparavant, tout au long de la guerre.
Les audiences sur la demande de fermeture de Sde Teiman se sont poursuivies mercredi de cette semaine [NdT : le 7 août]. Des manifestant·e·s de droite ont perturbé les procédures durant ces audiences. Me Pelli a déclaré que tout au long de l’affaire, ses collègues et elle-même ont régulièrement été critiqués par les manifestant·e·s. Ceux-ci les qualifiaient de « traîtres » ou de défenseurs des militants du Hamas.
Lors de l’audience, les avocats de l’armée ont soutenu que les problèmes à Sde Teiman sont résolus, car les militaires ont réduit la population de la prison, qui est passée de plus de 700 détenus à seulement 30 personnes placées en détention temporaire de courte durée. L’armée a déclaré que les prisonniers restants ne représentaient pas de risques pour la sécurité et qu’ils n’étaient donc plus ligotés ou n’avaient plus les yeux bandés, contrairement à d’anciens détenus de l’établissement.
Me Pelli a fait valoir à la Cour que leurs conditions de vie sont encore en violation du droit international, car les prisonniers sont toujours détenus dans des cages, sans lits ni installations sanitaires adéquates, et on leur refuse encore l’accès à la Croix-Rouge ou à des avocats. Elle l’a aussi avertie que la population carcérale pourrait à nouveau augmenter à tout moment pendant la guerre en cours.
« Il est impossible de prendre un cliché instantané d’une journée, car la situation est extrêmement dynamique », a déclaré Me Pelli. « Parce que si demain, les Forces de défense d’Israël pénètrent dans un village de Gaza, arrêtent tous les hommes qui s’y trouvent et capturent 200 personnes… Qu’est-ce qui les empêchera? La guerre n’est pas terminée. »
Mise à jour de l’article : 13 août 2024
L’article a été mis à jour pour inclure les commentaires d’un porte-parole des Forces de défense israéliennes reçus après la publication.
Jonah Valdez est un journaliste et poète établi à Los Angeles. En tant que journaliste généraliste, il a couvert des incendies de forêt d’origine climatique, des fusillades de masse, des questions de justice environnementale, des affaires criminelles et juridiques, des mouvements de justice sociale, la culture populaire et l’industrie hollywoodienne. Jonah Valdez s’intéresse actuellement aux effets des politiques néocoloniales dans un monde postcolonial. Il a été rédacteur pour le Los Angeles Times et le Southern California News Group. Son travail a également été publié dans The Guardian, Voice of San Diego et The San Diego Union-Tribune.