Un an plus tard, l’histoire a donné raison à la majorité écrasante de la population de notre planète qui, révoltée par les mensonges, l’arrogance et le coup de force de la superpuissance étasunienne et de ses quelques alliés, s’était opposé à l’invasion de l’Irak. Un an plus tard, on compte plus de 10 000 morts civiles en Irak directement attribuables à cette intervention. Aucune réparation sérieuse des infrastructures (égouts, eau potable, électricité, téléphone, etc.) n’a encore été entreprise et la situation générale demeure chaotique et dangereuse pour la population.
Tout au long du parcours, pancartes et slogans dénonçaient l’occupation de l’Irak, bien sûr, mais aussi l’occupation de l’Afghanistan et de la Palestine. Les mesures soi-disant antiterroristes, les déportations de réfugiéEs, la militarisation croissante de l’économie et de la politique étrangère du Canada étaient également des thèmes qui unissaient les participantEs à cette marche.
«Qui veut attaquer l’Irak? Allez! Qui veut attaquer l’Irak?» Au coin de Sainte-Catherine et Université, le réseau Bloquez l’Empire invitait les passants à frapper une pinata remplie de de Dinars irakiens arborant les logos de Bechtel et Bearing Point, deux importantes compagnies ayant des contrats de «reconstruction» en Irak.
Les Mémés en colère on chanté leur colère contre l’occupation et la guerre sur les escaliers du Christ Church Cathedral. À leurs côtés, une trentaine de jeunes artistes de l’UTIL (Unité théâtrale d’intervention loufoque) vêtus de blanc et portant des ailes des «forces du bien», se couvraient les oreilles, les yeux et la bouche…
Devant la foule rassemblée sur la rue René-Lévesque, face au Complexe Guy-Favreau, Raymond Legault, porte-parole du Collectif, a rappelé que cette reconstruction tant vantée par les États Unis n’a pas lieu dans les faits : «En Irak, il n’y a pas de reconstruction, sinon la construction de six bases militaires permanente pour l’armée d’occupation!»
S’exprimant au nom de la Coalition pour la justice et la paix en Palestine, le Dr. Paul Lévesque a rappelé que « les Palestiniens et Irakiens sont victimes d’une seule et même politique. Le préalable à la sécurité et à la paix, la condition absolue pour l’élimination du terrorisme, c’est la fin de l’occupation et la reprise en main de leur propre destin par les populations concernées. »
La comédienne Pascale Montpetit, pour sa part, a fait lecture d’un texte dramatique et humoristique, intitulé La civilisation, qu’elle publiait récemment dans un quotidien montréalais : « Devant Bush, cet être morbide, je suis bloquée depuis un an à la deuxième des cinq-étapes- devant-la-mort d’Élizabeth Kubler-Ross : déni, colère, négociation, dépression et acceptation. Je n’ai pas trop envie de passer à la négociation, encore moins à l’acceptation » a-t-elle dit, chaudement applaudie par la foule.
Nicole Fillion, présidente de la Ligue des droits et libertés, a fait état de la nouvelle campagne à laquelle son organisme convie toutes les forces vives de la société québécoise : « Plus nous serons nombreux à être conscients de la duperie de la logique ‘sécuritaire’, mieux nous pourrons résister à toutes les mesures introduites sous le couvert de la ‘lutte au terrorisme’. Car, dans la société qu’on nous propose, nous ne serons pas plus en sécurité, nous ne serons que moins libres ». Elle a rappelé les exemples tragiques de Maher Arar et de Mohamed Cherfi.
Directement d’Irak, dans un enregistrement en arabe et en anglais, Ismael Daoud de l’Association nationale pour la défense des droits humains en Irak, a appelé à la solidarité entre les peuples.
Karen Young, artiste pour la paix de l’année 2003, a réchauffé la foule avec la chanson «Everybody knows» de Leonard Cohen, pour terminer la journée en beauté.
La clôture a été animée par Paul Klopstock, président des Artistes pour la paix, et Michèle Asselin, présidente de la Fédération des femmes du Québec.
Le Collectif Échec à la guerre regroupe plus de 200 organismes, associations, syndicats et réseaux au Québec.