Conférence du 11 avril 2013: « Crise et intervention étrangère au Mali : Que se passe-t-il au juste ? »

2013_04_11affiche_maliInvitation

Conférence publique avec Aziz Salmone Fall, du Groupe de recherches et d’initiatives pour la libération de l’Afrique (GRILA) et Suzanne Loiselle, du Collectif Échec à la guerre

Quand ?    Jeudi, 11 avril 2013, 19 h

Où ?           Salle A-2885, Pavillon Hubert-Aquin, UQÀM
400 Sainte-Catherine Est, Montréal
(métro Berri-UQAM)

Plus d’un demi-siècle après son accession à l’indépendance et malgré une volonté affirmée de construction nationale souveraine par le régime malien post-indépendance, le Mali est contraint de faire appel à son ancien colonisateur pour régler des problèmes internes. Paradoxalement, aucun pays africain n’a été en mesure de lui venir en aide. La nature négociée des indépendances, qui lient de nombreux pays africains à l’ancienne puissance coloniale par des clauses annexes en matière de défense, éclaire en partie cette situation.

Cette conférence vise à identifier des éléments de réponse pour comprendre la grande fragilisation de l’État malien, et les causes objectives ayant présidé à la naissance d’un sentiment autonomiste rétif dans le nord du pays. Une meilleure connaissance des acteurs (locaux, régionaux, mondiaux) qui pèsent dans l’agenda politique malien s’avère ainsi nécessaire. Il parait tout aussi important de mieux comprendre le rôle de sous-traitants des groupes djihadistes : au profit de quels intérêts opèrent-ils ? Quelles tentatives ont été faites pour trouver une solution politique négociée et pourquoi toutes ces tentatives ont été écartées? Quelle est la légitimité et la légalité d’une intervention qui répond à un appel d’un «président ami» de la France? En quoi cette intervention s’inscrit-t-elle dans un nouveau maillage militaire de la sous-région pour les prochaines décennies ? La conférence permettra ainsi de mieux situer le rôle de l’Otan qui vise à établir un commandement militaire opérationnel que refuse d’accueillir l’écrasante majorité des pays africains.

Aziz Salmone Fall est politologue au Groupe de recherches et d’initiatives pour la libération de l’Afrique (GRILA), coordonnateur de la Campagne internationale justice pour Sankara (CIJS) et président du Centre Internationaliste Stanley Bréhaut Ryerson Fondation Aubin (CIRFA).

Affiche de la conférence

Africom Go Home !

Un film d’Aziz Salmone Fall

AFRICOM GO HOME, Bases étrangères hors d’Afrique est un film document dans le cadre du cinquantenaire des «indépendances» africaines, (OUA 1963 -2013). C’est un document de contre propagande et de sensibilisation, aux fins non commerciales, et d’usage d’archive et de consultation.

Ce document vidéo est une interprétation personnelle de l’enjeu géopolitique africain et mondial. Il n’engage que moi et nullement la responsabilité du GRILA et de ses membres. Le film s’adresse aux dirigeants africains, aux panafricains, aux internationalistes et à la jeunesse africaine préoccupés de la condition de l’Afrique dans le système monde. Il compare la vision des pères progressistes du panafricanisme à celle des tenants de la domination et leurs alliés locaux.


L’objectif de ce document est une contribution subjective au suivi de la déclaration AFRICOM go home, signée par une cinquantaine de personnalités et d ‘organisations africaines et allemandes qui s’opposent à la présence de l’AFRICOM en Allemagne comme en Afrique.

Ce document audiovisuel est articulé sur des images du WEB dont les auteurs ne portent aucune responsabilité dans le traitement du film.
Le document audiovisuel est bâti sur les enjeux fondamentaux suivants : 

Le suivi de la déclaration Africom Go home et le bien fondé de cette déclaration
L’histoire et l’évolution de la présence militaire impérialiste et néo coloniale en Afrique sur les 50 ans 
L’avènement de l’AFRICOM, son décryptage et celui des rivalités et visées impérialistes sur le continent, mais aussi leur surveillance réciproque et leurs contradictions dans la lutte contre le terrorisme. La dénonciation de l’extension rampante et faussement humanitaire de l’AFRICOM en Afrique et sa position en Allemagne ainsi que dans toute une série de bases. 
Les contradictions des Africains et leurs organisations à se défendre contre les conflits liés au pillage des ressources et l’accès au territoire. 
La nécessité de la résistance panafricaine et internationaliste et la repolitisation démocratique de notre jeunesse.

Le film suit la visite du président Obama en Allemagne et en Afrique, traque les positions de divers présidents européens, américains, africains et chefs militaires de l’AFRICOM, comme ceux et celles qui s’opposent à elle. Il fait le bilan de la politique sécuritaire du continent et s’attarde sur l’influence des néo-conservateurs américains et la poursuite actuelle de certaines de leurs politiques, y compris à travers des puissances régionales. Il explicite les agissements de l’impérialisme et du néocolonialisme, et les processus de cooptation de nos élites, de nos dispositifs militaires comme de nos sociétés civiles. Illustration de bavures graves auxquelles on s’expose lorsque ces bases s’installent.

La responsabilité de nos élites est engagée autant que celle de leurs commanditaires. Recension de toutes les bases existantes qui ceinturent ou infiltrent le continent africain, la position de l’OTAN, la vulnérabilité et la mise en tutelle de l’Union africaine, et la montée des convoitises surgissant de la présence de pays émergents, comme les BRICS. Il creuse l’hypothèse de l’enjeu de la rétrocession de l’or de l’Allemagne détenue aux États-Unis, en France et en Angleterre, et la prééminence de la Chine dans l’enjeu monétaire, comme un des éléments d’explication du fait accompli de l’établissement de la base militaire en Allemagne, mais aussi une des causes de la crise au Mali. Le film divulgue au monde l’existence de la base de l’AFRICOM en Allemagne.

Il apporte surtout un éclairage sur les efforts courageux de citoyens et de parlementaires du parti Linke, rend hommage à la plainte en justice qu’ils ont déposée contre les frappes par drones et assassinats ciblés de l’AFRICOM.
Au delà de l’enjeu sécuritaire, le film montre comment la crise du capitalisme, et le sous-développement sont un terreau fertile pour le culturalisme, l’intégrisme, le populisme et le terrorisme qui deviennent alors autant de leviers capables de diviser le continent et freiner sa souveraineté.

Les formules censées assurer la sécurité africaine sont concoctées par l’AFRICOM et l’OTAN. Le film est un plaidoyer pour un développement autocentré plus équilibré,la redécouverte de la marge progressiste de l’État et l’accélération de l’intégration panafricaine dans une perspective internationaliste et pour un monde polycentrique défendant le «bien » commun de l’humanité.