Amélie Nguyen, Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI)
Il faut se rappeler que cette guerre est illégale.
Ce n’est pas pour rien que les États se sont dotés de règles qui rendent l’approbation du Conseil de sécurité de l’ONU nécessaire avant d’intervenir, c’est pour empêcher le règne du plus fort. Nous sommes ici parce qu’il faut dire non à la domination des relations internationales par l’Occident.
Il est complètement absurde d’aller à la guerre pour régler les problèmes crées par une autre guerre. Avec l’Afghanistan, la Libye, et aujourd’hui l’Irak, il y a déjà 13 ans que le Canada est en guerre. Quand est-ce que ça prendra fin?
Intervenir militairement de manière arbitraire à l’étranger, en fonction des intérêts des plus forts, crée un espace de non-droit, engendre du ressentiment et contribue à la radicalisation des populations ciblées. Le Canada mine la propagation de la démocratie et la sécurité internationale en agissant de cette manière. N’oublions pas que ce sont en majeure partie les civils et en particulier les femmes qui sont les victimes des guerres.
Au cours des dernières années, on a vu la politique étrangère canadienne se militariser de manière exponentielle. Les dépenses militaires ont augmenté de 54% entre 2005-2006 et 2010-201. Ce sont 8 milliards de dollars en argent public qui ne sont pas allés à nos services publics. On nous parle d’austérité, on coupe partout… pourquoi augmente-t-on autant ces financements? Est-ce vraiment le Canada, est-ce vraiment le Québec que nous voulons?
En coopération internationale, l’Agence canadienne de développement international à été intégrée au ministère des Affaires étrangères. On voit que la coopération internationale est de plus en plus assujettie aux objectifs de la politique étrangère canadienne. L’une des nouvelles priorités du « développement » est désormais de « promouvoir la stabilité et la sécurité » et elle inclut : la prévention et la réponse aux activités terroristes; la lutte à la criminalité transnationale organisée; et la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive! En quoi cela permettra de répondre aux demandes des populations locales et de défendre leurs droits? Est-ce en bombardant que nous allons désormais « développer »?
Au Canada, on voit déjà que nos libertés civiles souffriront d’autant plus de ce modèle basé sur l’état d’exception : le nouveau projet de loi conservateur donnera des pouvoirs de surveillance inégalée. Tout individu semble désormais vu comme un potentiel ennemi aux yeux de l’État. Est-ce la fin de la présomption d’innocence?
À l’AQOCI, nous sommes convaincu-e-s qu’il y a d’autres solutions que de bombarder pour la paix.
Il faut mettre fin à cette intervention militaire néocoloniale et raciste. Ce sont avant tout les pays arabes qui sont attaqués;
Il ne faut pas céder à la peur et continuer à être critiques;
Il faut continuer à faire l’effort d’écouter et de comprendre l’Autre et être solidaire des luttes des peuples pour une plus grande justice sociale.
Non à la guerre, oui à la paix!