La théorie de la « menace chinoise » et Okinawa1
Par Izumikawa Yuki, The Asia-Pacific Journal, Japan Focus (APJJF), 26 octobre 2024
Texte original en anglais – [Traduction : Claire Lapointe ; révision : Nathalie Thériault]

Résumé : Dans cet article, Izumikawa Yuki, expert en relations internationales, réfute deux concepts erronés qui sous-tendent l’idée que la Chine est un État particulièrement belliqueux qui adopte unilatéralement un comportement agressif qui menacerait la sécurité nationale du Japon. Le premier concept sous-tend que les îles Senkaku — ou îles Diaoyu comme on les appelle en Chine — appartiennent au Japon, sur lesquelles la Chine a empiété de façon illégale ou déloyale. L’autre concept erroné stipule que si et quand la Chine s’emparera violemment de Taïwan — l’empêchant d’accéder à l’indépendance dans le cadre d’un genre d’« affaire taïwanaise » — le Japon aura le devoir et le droit de défendre l’indépendance de Taïwan. Le simple fait de disposer d’une carte de Taïwan montrant les îles Senkaku/Diaoyu à proximité et de savoir que Taïwan fut à l’origine enlevée à la Chine par l’Empire du Japon au cours de la première guerre d’agression sino-japonaise (1894-1895) rendrait suspecte la « théorie de la menace chinoise ». Cependant, M. Izumikawa fournit aux lecteurs des faits négligés concernant le droit international et l’histoire, et ouvre des brèches dans le récit diffusé quotidiennement par les médias de masse.
Partie 1
Introduction
Le 7 mai 2024, j’ai donné une conférence sur « la menace chinoise et la coopération économique sino-japonaise » à l’Université internationale d’Okinawa, mon alma mater. En septembre 2012, les relations entre le Japon et la Chine se sont détériorées à la suite de la « nationalisation des îles Senkaku » [îles Diaoyu en chinois] par le Japon. Au cours des années qui ont suivi, jusqu’à aujourd’hui, la détérioration des relations a engendré diverses conséquences. C’était il y a 12 ans. Beaucoup d’étudiants qui ont assisté à ma conférence du 7 mai fréquentaient l’école primaire à cette époque. Pour cette génération, les relations houleuses entre le Japon et la Chine peuvent sembler tout à fait normales.
Mais en fait, les relations entre le Japon et la Chine n’étaient pas si mauvaises auparavant. En 1999 par exemple, lorsque j’étudiais à l’université, les étudiants étaient nombreux à faire la queue pour suivre des cours de chinois. En avril 2007, lorsque le premier ministre Wen Jiabao s’est rendu au Japon et qu’il a prononcé un discours à la Diète, il a recueilli un tonnerre d’applaudissements, bien qu’il ait abordé avec franchise des questions historiques délicates, dont celle de Taïwan. En décembre de la même année, le premier ministre Fukuda Yasuo s’est rendu en Chine et a joué à la balle avec le premier ministre Wen Jiabao, tous deux revêtus d’uniformes de baseball dans l’espoir de promouvoir l’amitié. De même, lorsque le président Hu Jintao est venu au Japon en mai 2008, il a joué au tennis de table avec Fukuhara Ai [le joueur japonais], et transpiré à grosses gouttes. Par rapport à l’époque où les relations entre le Japon et la Chine étaient cordiales, on constate que les relations actuelles entre les deux pays sont tout à fait anormales, et les deux parties sont invitées à réfléchir à la manière de rétablir les relations, telles qu’elles devraient être.
Le principal facteur contribuant aux relations tendues entre le Japon et la Chine est la montée en puissance de ce qu’on appelle la « théorie de la menace chinoise », c’est-à-dire la perception — en particulier dans les milieux politiques et les médias japonais — qu’une Chine politiquement, économiquement et militairement puissante est devenue une menace pour la sécurité du Japon et pour l’ordre social international. Cette perception a conduit à un changement dans la politique de sécurité nationale du Japon. Nous assistons à la promotion d’une « réorientation vers le sud-ouest » des forces d’autodéfense en vue d’une présence plus importante sur les îles Ryūkyū, à la révision des « trois documents de sécurité » qui a entraîné des changements majeurs dans la politique de sécurité nationale du Japon en décembre 2022, et à l’accélération de « l’intégration opérationnelle des forces d’autodéfense et des forces étasuniennes ». Okinawa a été la plus touchée par tout cela. Et c’est pourquoi il est si important pour la préfecture japonaise que cette « théorie de la menace chinoise » se dissipe et que les relations avec la Chine s’améliorent. Plutôt que de s’appuyer sur des expressions abstraites dépourvues de spécificité, telles que « le contexte de sécurité entourant notre pays devient de plus en plus préoccupant », comme ne cesse de le répéter le gouvernement, cet article revient au point de départ et, sur la base de faits et de données tangibles, examine la prétendue « question des îles Senkaku » et la notion de « l’éventualité d’une crise à Taïwan » qui sont à la base de la « théorie de la menace chinoise » dans les relations nippo-chinoises.
La « question Senkaku », réalité et fiction
L’océan est divisé en « eaux territoriales », « zones contiguës » et « zones économiques exclusives (ZEE) », en fonction de la proximité du territoire. En droit international, le fondement de l’établissement des eaux territoriales et des zones contiguës relève de la Convention sur la mer territoriale et la zone contiguë, tandis que celui de l’établissement des ZEE relève de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Les eaux territoriales sont sous la juridiction de l’État. En revanche, les zones contiguës et les zones économiques exclusives sont des zones établies « en haute mer », et les États n’ont que des droits limités sur ces zones, droits qui peuvent être exercés dans une mesure limitée en vertu du droit international. Étant donné que les navires étrangers sont autorisés à naviguer dans ces zones, comme ils peuvent le faire partout ailleurs en haute mer, le droit international ne permet pas au Japon d’exercer un contrôle sur les navires chinois qui naviguent dans les zones contiguës ou les ZEE des îles Senkaku.
En outre, le nouvel accord de pêche entre le Japon et la Chine, mis en vigueur en juin 2000, s’applique à la ZEE autour des îles Senkaku. En vertu de cet accord, les garde-côtes chinois (CCG) sont censés réprimer toute opération illégale des navires de pêche chinois, et les garde-côtes japonais (JCG) font la même chose du côté des navires de pêche japonais. Par conséquent, il n’y a aucun problème avec les navires du gouvernement chinois naviguant dans les zones contiguës et les ZEE autour des îles Senkaku. Il ne s’agit pas d’un argument émotionnel mais d’une véritable convention fondée sur le droit international et des accords bilatéraux. Le Japon et la Chine adhèrent tous deux à ce cadre; c’est ainsi que l’ordre est maintenu dans les eaux concernées.
Certains médias rapportent souvent que « les navires du gouvernement chinois naviguent dans les zones contiguës depuis XX jours d’affilée », comme s’il s’agissait d’un problème. Si cela méritait de faire l’objet d’un rapport dans les médias, il serait essentiel de préciser quel droit international est violé. Il serait trop malhonnête de la part d’un organe de presse de se soustraire à ce devoir en disant simplement : « Nous ne disons pas que c’est illégal » ou « Nous ne faisons que citer la déclaration du gouvernement ».
Qu’en est-il des eaux territoriales? En septembre 2012, en réaction au « Plan d’achat des îles Senkaku de Tokyo » annoncé par Ishihara Shintarō, gouverneur de cette ville, à la Heritage Foundation aux États-Unis, le gouvernement japonais a décidé de franchir le pas avec sa prétendue « nationalisation des îles Senkaku », arguant que les îles Senkaku seraient gérées de manière stable. Cette décision a suscité une vive protestation de la part de la Chine, qui savait pertinemment que ce différend avait été « mis de côté » lors des discussions au sommet, au moment de la normalisation des relations diplomatiques entre le Japon et la Chine. Après cette « nationalisation », les navires du gouvernement chinois se sont mis à entrer fréquemment dans les eaux territoriales. Les tensions se sont poursuivies pendant un certain temps, mais en novembre 2014, les gouvernements japonais et chinois ont annoncé un « accord en quatre points » en vertu duquel ils ont convenu que sur la question des îles Senkaku, les deux parties reconnaissent que leurs points de vue divergent, que par le dialogue et la consultation, ils empêcheraient la situation de s’aggraver et que pour éviter la survenance de situations imprévues, ils mettraient en place un mécanisme de gestion de crise. En conséquence, la situation s’est apaisée. Depuis la publication de cet article, le nombre de fois où les navires du gouvernement chinois ont pénétré de leur propre chef dans les eaux territoriales a été réduit à une seule par mois, pendant quelque deux heures. Jusqu’à présent, au cours de l’année [au moment de la publication de cet article], ils sont entrés dans ces eaux à six reprises : les 11 janvier, 6 février, 20 mars, 12 avril, 8 mai et 7 juin, à chaque fois pour une durée d’environ deux heures. Parmi les autres cas, citons celui du maire d’Ishigaki, Nakayama Yoshitaka, qui s’est rendu aux îles Senkaku à bord d’un navire d’exploration avec un membre de la Diète, et celui d’un groupe xénophobe affirmant haut et fort que les îles Senkaku seraient prises, si rien n’était fait. Ce groupe a fait fi des efforts diplomatiques entre le Japon et la Chine en pêchant illégalement dans les eaux territoriales des îles Senkaku, déclenchant une réaction d’un navire du gouvernement chinois.
Malgré les objections de certains groupes non gouvernementaux, les gouvernements du Japon et de la Chine ont discuté de diverses questions, notamment celle des îles Senkaku dans le cadre des « consultations de haut niveau sur les affaires maritimes entre le Japon et la Chine ». Le 16 mai 2023, les responsables de la défense des deux pays ont mis en place une ligne téléphonique d’urgence. Telle est la réalité de la question des îles Senkaku. Le 30 mars 2023, lors de sa dernière conférence de presse, Ichijō Masahiro, commandant du 11e quartier général régional de la Garde côtière, qui a juridiction sur les eaux entourant les îles Senkaku, a déclaré que « sur le terrain, de mon point de vue, il n’y a pas eu d’exemples de ce que je qualifierais d’escalade », et que « le comportement de nos homologues dépend fortement de la météo et des mouvements des navires de pêche japonais. Je ne pense pas qu’ils prennent des décisions sur l’endroit où se diriger sans tenir compte de ces facteurs ».
Ces faits nous montrent que la question des îles Senkaku, qui constitue l’un des éléments de la « théorie de la menace chinoise », a été raisonnablement maîtrisée grâce au fonctionnement de la diplomatie entre le Japon et la Chine. C’est le facteur « inconnu », plus que toute autre chose, qui crée la « menace » dans l’esprit d’une personne.
Partie 2
Le mensonge selon lequel « l’affaire de Taïwan deviendrait une affaire japonaise »
Dans la première partie, je me suis concentré sur la question des îles Senkaku, une partie de la « théorie de la menace chinoise ». J’ai constaté que les efforts diplomatiques de la part des gouvernements japonais et chinois ont au moins apporté une certaine maîtrise de la situation. J’aborde ici l’idée que « l’affaire de Taïwan deviendrait une affaire du Japon » constitue l’autre élément de la « théorie de la menace chinoise ».
Bien qu’il n’y ait pas de définition claire de l’expression « l’affaire de Taïwan », je la définis comme « un conflit causé par l’utilisation de la force par la Chine contre Taïwan afin d’empêcher l’indépendance de Taïwan ». À la lumière de cette définition, le sens de « l’affaire de Taïwan deviendrait une affaire japonaise » (une déclaration du premier ministre Abe Shinzo lors d’un événement tenu à Taïwan en décembre 2021) résulterait en « un conflit armé avec la Chine causé par l’intervention du Japon pour régler un conflit survenu à Taïwan ». Pour se préparer à une telle situation où « l’affaire de Taïwan deviendrait une affaire japonaise », le gouvernement renforce le déploiement des forces d’autodéfense et établit un système basé sur un « plan d’évacuation des résidents », en prévision de la possibilité qu’Okinawa, en particulier les îles Miyako et Yaeyama, devienne un champ de bataille.
De nombreux experts ont déjà souligné que « l’affaire de Taïwan » s’est imposée comme une tentative des États-Unis de forcer le Japon à jouer un rôle militaire plus important dans un contexte conflictuel entre les États-Unis et la Chine, alors que les États-Unis cherchent à former un « réseau d’endiguement de la Chine ». C’est pourquoi, dans cet article, je voudrais me pencher sur la notion selon laquelle « l’affaire de Taïwan deviendrait une affaire du Japon » en examinant comment le Japon et la Chine ont mené leurs discussions diplomatiques sur la « question de Taïwan ». Les documents diplomatiques et les déclarations d’hommes politiques présentés dans ce document sont tirés de la Collection de documents sur les relations sino-japonaises (Nitchū kankei shiryōshū) de la base de données « Le monde et le Japon » compilée par l’Institut national supérieur d’études politiques (GRIPS).
Taïwan a été cédé au Japon par la dynastie Qing en vertu du traité de Shimonoseki (1895) conclu à la suite de la première guerre sino-japonaise qui a éclaté en 1894. Le Japon a gouverné Taïwan en tant que colonie de 1895 à 1945. Avec la défaite du Japon lors de la seconde guerre sino-japonaise et la guerre du Pacifique, le Japon a renoncé à sa revendication sur Taïwan, sans toutefois préciser à qui ce territoire devait être rendu. La République de Chine, le gouvernement successeur de la dynastie Qing, a adopté la position selon laquelle Taïwan avait été rétrocédé à la République de Chine sur la base de la Déclaration de Potsdam, que le Japon a acceptée au moment de sa reddition, ainsi que la déclaration du Caire qui l’a précédée.
La conférence de paix visant à déterminer le règlement d’après-guerre entre les puissances alliées et le Japon s’est tenue à San Francisco en septembre 1951. À l’époque, la Chine était en pleine guerre civile entre le Guomintang (Parti nationaliste) et le Parti communiste chinois (PCC). Cette guerre s’est soldée par la victoire du PCC. Le PCC a déclaré la fondation de la « République populaire de Chine » le 1er octobre 1949 à Pékin, et la « République de Chine », dirigée par le Guomintang, s’est enfuie à Taïwan. C’est la raison pour laquelle les « deux Chine » ont officiellement vu le jour. Par conséquent, la question s’est posée de savoir laquelle des deux Chine devait être autorisée à participer à la conférence de paix avec le Japon comme étant la Chine de facto, mais les pays ne sont pas parvenus à un accord. En fin de compte, aucun des deux n’y a assisté, et le Japon a géré seul la situation d’après-guerre avec la « Chine ».
En 1952, le Japon a conclu le traité de paix [traité de Taipei] avec la République de Chine (ROC) qui ne contrôlait que Taïwan. La République populaire de Chine (RPC), qui prétendait s’être accaparée de tous les droits et avantages de la République de Chine, y compris Taïwan, s’est opposée avec véhémence au traité, insistant sur le fait qu’il était « illégal et invalide ». De plus, quant au champ d’application du traité, l’Échange de notes numéro 1 concernant ce traité stipule que [les termes du traité] seront « applicables à tous les territoires qui sont actuellement, ou qui pourraient le devenir, sous le contrôle de son gouvernement ». Cela montre que le Japon croyait que la division de la Chine continentale et de Taïwan était le résultat d’une « guerre civile chinoise » et qu’il était possible que la République de Chine reprenne le continent à l’avenir. Par conséquent, la logique selon laquelle « la Chine et Taïwan sont des États indépendants et séparés » ne tient pas à la lumière des dossiers diplomatiques de ces gouvernements. Il ne s’agit pas d’une divergence de « valeurs » ou de « systèmes politiques » du type « Taïwan est démocratique et donc différent de la République populaire de Chine », mais d’un fait induit par les conditions historiques.
Par la suite, à mesure que la situation internationale évoluait, l’opinion selon laquelle la République populaire de Chine devait être reconnue comme la Chine légitime se renforça au Japon. De ce fait, en septembre 1972, le premier ministre Tanaka Kakuei, le ministre des Affaires étrangères ŌHira Masayoshi, le secrétaire en chef du Cabinet Nikaidō Susumu et quelques autres dignitaires se rendirent à Pékin, et le 29 du même mois, le « Communiqué conjoint Japon-Chine » fut diffusé, officialisant ainsi la normalisation des relations diplomatiques entre ces deux pays. Conséquemment, le « Traité de paix entre le Japon et la Chine » avec la République de Chine [ROC] est officiellement devenu invalide.
Au cours des négociations sur la normalisation, le ministre des Affaires étrangères ŌHira a expliqué la question de Taïwan au premier ministre Zhou Enlai de la manière suivante :
À la suite de la normalisation des relations diplomatiques entre le Japon et la Chine, les relations diplomatiques entre le Japon et le gouvernement qui contrôle actuellement Taïwan seront rompues. Cela devrait être évident, mais je tiens à le préciser. Le gouvernement japonais n’adoptera pas la position des « deux Chine » à l’avenir et n’a absolument aucune intention de soutenir le « mouvement d’indépendance de Taïwan » ni d’ambitions envers Taïwan. À cet égard, nous vous demandons de faire confiance au gouvernement japonais.
Après ces explications, les termes suivants ont été inclus dans la déclaration commune : « Le gouvernement japonais reconnaît que le gouvernement de la République populaire de Chine est le seul gouvernement légal de la Chine ». Le gouvernement de la République populaire de Chine réaffirme que Taïwan fait partie intégrante du territoire de la République populaire de Chine. Le gouvernement japonais comprend et respecte pleinement cette position du gouvernement de la République populaire de Chine, et il maintient fermement sa position en vertu de l’article 8 de la Déclaration de Potsdam. Quant aux relations avec Taïwan après la normalisation des relations diplomatiques avec la RPC, il s’agira de « relations pratiques entre entités non gouvernementales ».
[1]Ainsi, le Japon, qui avait pris Taïwan par la force lors de la première guerre sino-japonaise et infligé d’énormes dommages au peuple chinois lors de la seconde guerre sino-japonaise (de l’invasion de la Mandchourie en 1931 jusqu’à la défaite du Japon en 1945), a mis fin à l’état de guerre et à une situation anormale. En d’autres termes, pour le Japon, la « question de Taïwan » est étroitement liée à sa gestion de la guerre d’agression qu’il a déclenchée [contre la Chine], et en outre, à sa domination coloniale antérieure [de Taïwan]. Lorsque les dirigeants japonais disent que « l’affaire de Taïwan deviendrait une affaire pour le Japon », ils devraient se rappeler la promesse solennelle que le Japon a faite à la Chine au moment de la normalisation de leurs relations diplomatiques, et qu’une telle déclaration serait une violation de cette promesse.
En 1978, six ans après la normalisation de leurs relations diplomatiques, le Japon et la Chine ont conclu le « Traité de paix et d’amitié entre le Japon et la République populaire de Chine », qui stipule que le Japon et la Chine « régleront tous leurs différends pouvant survenir dans leurs relations mutuelles par des moyens pacifiques et s’abstiendront de recourir à la force ou de menacer de l’utiliser ». Depuis lors, les deux pays ont produit de nombreux autres documents conjoints et accords bilatéraux. Comprendre et soutenir une telle histoire diplomatique entre le Japon et la Chine permettra finalement de dissiper la « théorie de la menace chinoise », d’empêcher une prétendue « affaire de Taïwan » — une guerre qui impliquerait le Japon —, et de s’assurer qu’Okinawa ne redevienne jamais un champ de bataille.
Cet article est la traduction d’une série d’articles en deux parties publiées dans l’Okinawa Times les 19 et 20 juin 2024.