Article paru le 10 novembre 2011 dans Pressenza – Montreal – Anne Farrell
Rappelons que l’armistice qui fut signé le 11 novembre 1918 marqua la fin des combats de la première guerre mondiale.
Le coquelicot blanc représente une façon de se souvenir des victimes civiles de la guerre, qui sont souvent des femmes et des enfants, en plus des autres victimes de la guerre auxquelles le coquelicot rouge rend hommage. Ce symbole du coquelicot blanc a été imaginé à l’origine par des femmes et des groupes pacifistes en Angleterre en 1933, entre les deux grandes guerres mondiales. En 1926, quelques années après l’introduction du coquelicot rouge au Royaume-Uni, les groupes pacifistes ont l’idée de promouvoir leurs propres coquelicots proposant la fin des guerres (no more war). Leurs intentions étaient de se remémorer toutes les guerres mais en y ajoutant un espoir, celui de voir la fin de toutes les guerres. En 1934, l’union d’engagement de paix (PPU) participe à la distribution du coquelicot blanc à travers le Royaume-Uni.
Selon Marco Labrie, directeur général du Carrefour de solidarité internationale de l’Estrie, la campagne se fait dans le respect des individus, soldats comme civils, elle invite cependant la population à manifester son désaccord avec le fléau que représentent les guerres et informe la population sur la tendance actuelle de militarisation de l’aide internationale. Elle souhaite que la population s’informe sur les choix que fait son gouvernement et qu’elle exprime sa position face à ces choix. M. Labrie: «Est-ce que devant cette barbarie, on peut accepter que notre gouvernement canadien dépense 2 600 000$ par heure pour la défense nationale, 2 600 000 $ qui proviennent de nos impôts faut-il le rappeler ? À la fin de cette journée, ce sont 62 millions de dollars qui auront alimenté la machine de guerre : 23 milliards de dollars par an. Est-ce que ce sont là des priorités souhaitées par les Québécois et les Canadiens?»
Le Carrefour de l’Estrie fait écho à cette campagne, menée par le Collectif Échec à la guerre. Selon M. Labrie «parce que nous ne croyons pas que la guerre soit une solution viable pour l’être humain. Nous croyons cependant que la guerre est un outil politique qui sert des intérêts autres que ceux des populations qui sont, malgré elles, aux prises avec ces guerres, et qu’au final ce sont des hommes, des femmes, des jeunes (soldats comme civils) qui perdent la vie pour servir ces intérêts.» Certains ont «choisi» de combattre, d’autres se retrouvent en terrain de guerre et plusieurs d’entre eux en payent le prix au coût de leur vie. Pour les populations de ces pays en guerre, comme pour celles des pays qui s’y rendent, ce sont à tout coup des enfants, des pères, des mères, des frères ou des soeurs qui perdent la vie; et ils méritent tous que nous prenions un temps à leur mémoire… et que nous nous opposions à ce que le Jour du Souvenir devienne l’occasion de « promouvoir » les systèmes mis en place pour servir ces guerres.
Selon Suzanne Thériault du groupe de Solidarité Populaire de l’Estrie, «le 11 novembre, Jour du Souvenir, est souvent utilisé par les pouvoirs politiques pour justifier les interventions militaires contemporaines et glorifier le militarisme. Alors que le Canada est partie prenante des interventions de l’OTAN en Afghanistan et en Libye, nous voulons encore une fois montrer au
gouvernement qu’un nombre très important de Canadiens souhaite la fin des opérations militaires et le rapatriement des troupes canadiennes.»