Lettre des marraines et des parrains de la campagne 2020: La campagne du coquelicot blanc – Ne jamais oublier les victimes des catastrophes nucléaires

Les marraines et les parrains de la campagne 2020

La campagne du coquelicot blanc – Ne jamais oublier les victimes des catastrophes nucléaires

 À quelques jours du 21 septembre, Journée internationale de la Paix,
il est minuit moins 100 secondes à l’horloge de l’apocalypse.

Le 23 janvier 2020, le Bulletin des scientifiques atomiques annonçait qu’il avançait son « horloge de l’apocalypse » à 100 secondes avant minuit, pour illustrer « la situation la plus dangereuse que l’humanité ait jamais affrontée ». Sur l’horloge de l’apocalypse, minuit représente la fin du monde. Ces scientifiques insistent cette année sur deux risques majeurs, soit l’accentuation de la menace nucléaire et les changements climatiques, avec en toile de fond une guerre de l’information – ou plutôt de désinformation. Ce sont ces deux facteurs qui font avancer l’aiguille de l’horloge plus près de minuit, alors qu’elle était à moins deux minutes l’an dernier.

À l’occasion de la 10è campagne du coquelicot blanc à la mémoire toutes les victimes des guerres, et du 75e anniversaire d’Hiroshima et Nagasaki, il est de notre devoir de garder en mémoire les victimes civiles de cette folie nucléaire. Ne serait-ce que pour la ville d’Hiroshima, le décompte donne froid dans le dos : 75 000 morts sur le coup, 50 000 de plus dans les semaines suivantes et des dizaines de milliers d’autres par la suite.

En 2019, les neuf pays détenteurs d’armes nucléaires dans le monde possédaient un total de 13 400 ogives, dont 1800 en état d’alerte pouvant être lancées en quelques minutes. Plus de 90 % de ces ogives sont détenues par les États-Unis (É.-U.) et la Russie. Ces armes ont généralement une puissance de 100 à 1 000 fois supérieure à celle d’Hiroshima. La puissance destructrice des arsenaux nucléaires pourrait anéantir non seulement l’humanité entière mais une grande partie des espèces animales et végétales. Même si les pays qui ont des armes nucléaires ne les utilisaient pas, le fait de les posséder leur confère un pouvoir et leur permette d’asseoir leur domination. Par ailleurs, tant que les armes nucléaires existeront, une ou plusieurs pourraient exploser, que cela soit intentionnellement ou accidentellement.

L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) en 2017. Le Canada a fait partie des 28 pays de l’OTAN qui ont boycotté tout le processus d’élaboration et d’adoption du Traité. Notons qu’aucun des pays qui possèdent des armes nucléaires n’ont même daigné participer aux négociations. Bien au contraire, toutes les puissances nucléaires se sont plutôt engagées, à la suite des É.-U., dans des programmes de modernisation de leurs armes nucléaires et de leurs vecteurs de lancement. Pour entrer en vigueur, le Traité doit être ratifié par 50 États; 44 pays l’ont déjà fait. Il est important de faire pression et d’exiger que le Canada cesse de faire le mauvais élève. Le Canada doit le ratifier!

Ce constat devrait nous inciter plus que jamais à poser des gestes contre la guerre et le militarisme, pour un monde de paix. C’est pour cette raison que nous sommes engagés dans la campagne du coquelicot blanc qui en est à sa dixième année d’actions. Depuis 2011, dans le cadre de ces campagnes, le Collectif Échec à la guerre a mis en lumière les conséquences des conflits sur les populations civiles. Nous y avons dénoncé la participation du Canada aux guerres de domination en Afghanistan, en Libye, en Irak et en Syrie, l’augmentation vertigineuse des dépenses militaires, justifiées sous des prétextes sécuritaires, démocratiques ou humanitaires, en plus de souligner la contribution des guerres et du complexe militaro-industriel au réchauffement climatique et autres dommages environnementaux.

Nous devons agir résolument pour un monde où la paix ne sera plus un rêve. Ainsi, du 21 septembre au 11 novembre, nous vous invitons à porter le coquelicot blanc à la mémoire de toutes les victimes des guerres. N’oublions pas qu’il est minuit moins 100 secondes!

 

Parrains et marraines de la campagne 2020 du coquelicot blanc

Ariane Émond, journaliste indépendante, animatrice et auteure

Martin Forgues, ex-militaire, journaliste indépendant et auteur de L’Afghanicide

Jacques Goldstyn (alias Boris), auteur, illustrateur et caricaturiste

Geneviève Rochette, comédienne

Christian Vanasse, humoriste

 

26 septembre 2020