Article paru dans le journal Métro du 4 novembre 2011
À l’occasion du 11 novembre, jour du Souvenir, le collectif Échec à la guerre lance la campagne des coquelicots blancs, un symbole semblable à celui du coquelicot rouge.
Au cours d’une rencontre avec la presse vendredi à Montréal, les porte-parole d’Échec à la guerre ont assuré qu’il ne s’agissait pas d’un affront aux vétérans ou d’une concurrence au coquelicot rouge qui vise à honorer les victimes de la guerre et les anciens combattants.
Au contraire, disent-ils, le coquelicot blanc représente une façon de se rappeler des victimes civiles de la guerre, qui sont souvent des femmes et des enfants, en plus des autres victimes des guerres auxquelles le coquelicot rouge rend hommage.
« Ce n’est pas en opposition à la campagne du coquelicot rouge qu’on connaît beaucoup plus. On respecte cette campagne et on est solidaire de toutes les familles qui ont été éprouvées par les pertes militaires », a opiné la porte-parole du collectif, Suzanne Loiselle.
« Ce n’est pas un concours de popularité qu’on vise non plus. On dialogue avec les gens. Moi j’ai rencontré des gens qui portent un coquelicot rouge et je parle du coquelicot blanc. Et ça ne se passe pas de façon colérique. On ne veut pas antagoniser cette campagne-là. C’est un geste politique, c’est clair; mais on ne veut pas les affronter sur la place publique », a affirmé Mme Loiselle.
Elle a précisé que ce symbole du coquelicot blanc a été imaginé à l’origine par des femmes en Angleterre en 1933, entre les deux grandes Guerres mondiales. Au Canada, le mouvement a déjà gagné quelques groupes dans l’Ouest canadien et le Québec lance sa première campagne du coquelicot blanc cette année.
Le coquelicot blanc sera vendu 1 $ l’unité « mais on ne refuse pas un coquelicot à quelqu’un qui ne peut pas le payer, à cause de l’importance de cette symbolique », a signalé Mme Loiselle. Il ne sera pas offert sur la rue et dans divers établissements publics et privés, comme le coquelicot rouge. Il sera disponible auprès de l’Entraide missionnaire ou de l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), à Montréal, ou par l’intermédiaire du collectif Échec à la guerre.
La comédienne Geneviève Rochette, des Zapartistes, appuie la cause et s’est présentée à la presse aux côtés de Mme Loiselle. « Il n’y a pas de concours de popularité » entre les deux coquelicots qui honorent les victimes militaires et civiles des conflits armés, a-t-elle dit.
« Je pense que les deux doivent être soulignés. On n’est pas en train de dénigrer les morts militaires. On veut simplement faire prendre conscience aux gens que ça amène aussi des morts chez les civils. Alors on ajoute au bouquet », a expliqué la comédienne.