(Traduction de l’anglais : Raymond Lamborelle)

En plus du rapport et de l’appel à la communauté internationale quatre dépêches ont été publiées en lien avec cette délégation, par Paul Larudee, pour l’équipe du Free Palestine Movement,

• Dépêche no 1 de la délégation Moussalaha en Syrie : Quand pourrons-nous rentrer ?
• Dépêche no 2 de la délégation Moussalaha en Syrie
• Dépêche no 3 de la délégation Moussalaha en Syrie : libération de prisonniers, attaque contre Mère Agnès et projet Homs
• Dépêche no 4 de la délégation Moussalaha en Syrie : Déclarations de la délégation, libération des prisonniers

Dans mes dépêches précédentes, j’ai retenu volontairement certaines informations. Au cours des quatre derniers mois, j’ai été en contact avec Dr Mohja Kahf, une militante du Mouvement syrien pour la non-violence. Dr. Kahf a produit une excellente documentation. À mon avis, elle n’est pas impartiale, mais on y apprend beaucoup de choses et j’ai beaucoup de respect pour son travail.

Dès le mois de janvier, elle a commencé à dresser une liste des prisonniers d’opinion détenus par le régime Assad. À la fin d’avril, la liste comptait 72 noms et je l’ai emportée avec moi avec l’intention de présenter une pétition pour leur libération. Dr. Kahf m’a assuré que les personnes avaient été soigneusement sélectionnées pour que la liste n’inclut que des prisonniers politiques ayant participé à des actions non-violentes, y compris parfois la désobéissance civile, mais pas nécessairement.

J’ai choisi de ne pas vous en informer plus tôt parce que le protocole oblige la délégation à accepter d’abord de présenter la pétition, ensuite de voir si sa divulgation est dans l’intérêt des prisonniers et enfin de décider à quel moment la présenter durant les négociations. Je suis maintenant libre de divulguer ces nouvelles car le ministre de la Justice, M. Najm al-Ahmad, a annoncé lors de sa rencontre avec la délégation Moussalaha, le jeudi 9 mai, que le gouvernement avait approuvé en principe la libération de tous les prisonniers dont les noms figurent sur cette liste, en attendant l’examen de leur cas.

La seule raison pour laquelle je n’ai pas dévoilé cette information dans les grands titres, c’est que nous devons juger l’arbre à ses fruits, et nous attendons que les actes suivent les paroles. Si le gouvernement veut faire forte impression et montrer sa bonne volonté, il va libérer les 72 à un moment donné d’ici la fin de la semaine, et dans ce cas, ce sera une grande nouvelle. S’il décide de ne pas les libérer tous, il procédera probablement par étapes, sans fanfare. C’est ce que nous espérons.

Une autre nouvelle, un véhicule transportant notre hôte et principale organisatrice de la délégation, Mère Agnès-Mariam de la Croix, a été attaqué par des hommes armés sur une route un peu à l’extérieur de Damas. Trois balles ont pénétré dans le véhicule, mais heureusement personne n’a été touché. L’incident est arrivé un peu en dehors des zones « sécurisées ». Je cherche à avoir plus d’informations et je vais les transmettre dès qu’elles seront disponibles. Était-ce une attaque fortuite qui aurait pu arriver à n’importe quel véhicule dans cette zone ou y a-t-il des raisons de croire que Mère Agnès en était la cible? Je ne sais pas, mais je serais enclin à penser que les attaquants ignoraient l’identité des passagers. Des informations supplémentaires pourraient faire la lumière sur cette question.

Enfin, les membres de la délégation Mel Duncan et Tiffany Easthom du Nonviolent Peaceforce m’ont confié avant mon retour qu’ils avaient tenu des réunions privées afin d’organiser un programme d’accompagnement de maintien d’une paix non armée à Homs et dans les environs. La mise en œuvre de ce programme ne saurait tarder maintenant ; il est possible qu’elle se fasse sous le parrainage de Moussalaha et avec la participation des membres de la délégation qui ont prolongé leur séjour à cet effet. J’ai peu de détails en ce moment mais j’ai parlé à Mère Agnès plus tôt aujourd’hui et elle pense qu’il s’agira d’une délégation internationale de paix semi-permanente.

Ces développements me rappellent un peu les débuts du Mouvement de solidarité internationale, lorsque la troisième délégation internationale est devenue une présence bénévole permanente à partir de mars 2002. Des moments passionnants. Des possibilités passionnantes.

Pour d’autres nouvelles, voir l’excellent rapport d’un membre de la délégation, le Père Dave Smith, sur son site Internet.

Paul Larudee pour l’équipe FPM